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Michel Sénéchal

02/05/2018
Le Comte Ory. © DR

Le 1er avril, l’un des meilleurs chanteurs français de la seconde moitié du XXe siècle, applaudi aux quatre coins du monde pendant plus de cinquante années de carrière, nous a quittés. Qui pourrait oublier sa Platée, son Ménélas dans La Belle Hélène, son Frantz des Contes d’Hoffmann ?

Une voix, d’abord. Reconnaissable en quelques secondes, haut perchée et légèrement pointue, qui passait la rampe dans une salle de 3 000 places avec une netteté et une présence confondantes. Un chanteur-acteur, ensuite, dont le plaisir de jouer et d’être en scène éclatait à chacune de ses apparitions, dans les grands rôles comme dans les emplois les plus secondaires.

Des premières quinze années de carrière de Michel Sénéchal, la postérité retiendra prioritairement son inoubliable incarnation de Platée, qui fit sensation au Festival d’Aix-en-Provence 1956. À l’époque, Rameau ne jouissait plus de la même considération que sous le règne de Louis XV et il fallait un certain courage pour oser le mettre à l’affiche. La performance du ténor en nymphe batracienne et ridicule, immortalisée aussitôt dans les studios de Pathé Marconi (aujourd’hui Warner Classics), joua un rôle déterminant dans la réévaluation de l’œuvre du compositeur dijonnais. Elle permit aussi à l’artiste d’imposer définitivement de formidables dons comiques, doublés d’un placement naturel de la voix qui, s’il avait percé vingt ans plus tard, au moment où le « baroque » redevenait à la mode, lui aurait permis de devenir un interprète privilégié des emplois de « haute-contre » de l’opéra français des XVIIe et XVIIIe siècles.

Michel Sénéchal se contenta donc du répertoire typique de ténor d’« opéra-comique » dans les années 1950-1960 (il chanta régulièrement Almaviva dans Il barbiere di Siviglia), se faisant plus particulièrement remarquer en Comte Ory (les dons pour la farce et le travestissement, toujours !) et enregistrant des rôles ne le mettant pas en valeur. Vincent dans Mireille, comme Nicias dans Thaïs (les deux avec Renée Doria, en CD chez Accord), réclament une séduction dans le timbre et un côté caressant dans l’émission qu’il ne possédait pas.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 139

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