C’est avec retard que nous venons d’apprendre, par le New York Times, la disparition de James Levine, survenue le 9 mars dernier, à l’âge de 77 ans. Directeur musical du Metropolitan Opera de New York pendant quarante ans (1976-2016), le chef américain a connu une fin de vie tragique : multiples interventions chirurgicales, notamment au dos, à partir de 2006 ; maladie de Parkinson, diagnostiquée dès 1994, mais révélée au public seulement en 2016 ; accusations d’agressions sexuelles, qui lui valurent d’être suspendu (décembre 2017), puis licencié (mars 2018), par le Met, où il avait le titre de «directeur musical émérite».
Peu présent en Europe pour l’opéra, hors les festivals de Bayreuth et Salzbourg, il laisse un legs discographique impressionnant, en CD comme en DVD, dans l’opéra comme dans l’univers symphonique, de Mozart aux compositeurs contemporains, en passant par Beethoven, Rossini, Schubert, Verdi, Wagner, Brahms, Bizet, Offenbach, Puccini, Mahler, Richard Strauss, Berg, Poulenc…
Les sommets sont certainement à chercher dans les intégrales de studio des années 1970 : Giovanna d’Arco de Verdi demeure une référence (EMI/Warner Classics), tout comme I vespri siciliani et Andrea Chénier (RCA/Sony Classical), ou Adriana Lecouvreur (CBS/Sony Classical). La flamme, la fougue, le sens du théâtre, l’irrépressible énergie de James Levine opèrent des miracles, en communion avec des chanteurs superstars qui, sous sa direction, se surpassent : Montserrat Caballé, Renata Scotto, Placido Domingo, Sherrill Milnes…
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