Énorme succès, hier soir, samedi 10 juillet, pour Samson et Dalila aux Chorégies d’Orange, enfin de retour au Théâtre Antique après 43 années d’absence. Roberto Alagna et Marie-Nicole Lemieux n’ont sans doute pas le format requis par les rôles-titres dans un aussi vaste espace, mais ce qu’ils font, avec la complicité d’Yves Abel au pupitre, tient du miracle.
Un peu chiche en termes d’héroïsme (pour lui) et de véhémence (pour elle), ténor et mezzo-soprano distillent le texte avec un art suprême, atteignant des sommets d’émotion dans les moments de confidence : «Printemps qui commence», «Vois ma misère», et surtout «Mon cœur s’ouvre à ta voix», où la fusion des voix plonge le spectateur dans le climat du duo d’amour de Tristan und Isolde.
Tout autant protagoniste de l’action que Samson et Dalila, le somptueux Orchestre Philharmonique de Radio France déroule un tapis sonore idéal, Yves Abel jouant à fond la carte de l’oratorio biblique, sans pour autant négliger la sensualité et le brillant de la Bacchanale. Les chœurs (Monte-Carlo, Avignon) sont superbes, les rôles de complément tous bien tenus (Nicolas Cavallier, Nicolas Courjal, Julien Véronèse…), dans une très belle mise en scène de Jean-Louis Grinda, dosant à la perfection sobriété et sens de l’effet visuel.
Ne manquez pas la retransmission du spectacle, sur France 5, le vendredi 16 juillet à 22h10 !
© GROMELLE
