Concerts et récitals Sanctus Petrus et Sancta Maria Magdalena à Per...
Concerts et récitals

Sanctus Petrus et Sancta Maria Magdalena à Peralada

01/05/2025
Marie Lys, Dani Espasa, María Espada et Anna Alàs i Jové. © Miquel González

Esglesia del Carme, 17 avril 

Le Festival de Pâques de Peralada s’est considérablement étoffé depuis sa première édition en 2023, avec, cette année, pas moins de six concerts sur quatre jours pour une programmation essentiellement vocale et baroque, toujours dans l’écrin de l’église du château de Peralada.

En ouverture, le rare oratorio de Hasse Sanctus Petrus et Sancta Maria Magdalena, qui fut donné à l’Ospedale degli incurabili de Venise en 1758 durant la Semaine sainte, d’où un accompagnement réduit aux seules cordes en plus du continuo, et une distribution vocale uniquement composée de sopranos et altos – chœur compris. L’action, qui se déroule autour de la mort de Jésus, fait intervenir Pierre et Marie Madeleine, mais aussi Marie, mère de Jacques, Marie Salomé et Joseph d’Arimathie, mêlant lamentations et réflexions théologiques sur la signification de la crucifixion, en une alternance de récitatifs, airs, duos et trio, évitant toute monotonie, dans une esthétique éminemment baroque où la douleur peut se muer en volupté, par une écriture vocale souvent virtuose. Puis, à l’invite de Pierre, commence le poignant psaume Miserere qui conclut l’ouvrage, mêlant soli et chœurs – épatant Chœur d’enfants VEUS.

Dani Espasa excelle à conférer à son ensemble Vespres d’Arnadí des accents tour à tour âpres ou melliflus, et à accompagner au plus près les voix. Le contre-ténor Valer Sabadus incarne un Pierre tourmenté, auquel une diction plus mordante apporterait davantage d’éloquence, mais on admire ses sons filés et la vigueur de ses coloratures dans le périlleux « Mea tormenta, properate ! ». C’est surtout le jeune sopraniste Rafael Quirant qui est une révélation en Joseph, soprano clair, à l’aigu percutant et facile, aux vocalises déliées. Si Marie Lys, musicienne sensible et formidable technicienne, est une Marie Madeleine de grand relief, l’autre soprano, María Espada, n’évite pas quelques duretés en Maria Jacobi. Enfin, le mezzo profond d’Anna Alàs i Jové dessine une émouvante Marie Salomé. Une belle découverte.

THIERRY GUYENNE

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