Concerts et récitals Mathias Vidal et Florent Karrer à La Côte-Sain...
Concerts et récitals

Mathias Vidal et Florent Karrer à La Côte-Saint-André

10/09/2025
Bruno Moussier

Église Saint-André, 26 & 27 août

Si les opéras de Berlioz n’ont jamais fait partie du répertoire courant des théâtres lyriques, ses mélodies connaissent le même sort – sauf Les Nuits d’été qui, depuis quelques décennies, et surtout dans leur version avec orchestre, attirent sopranos et mezzo-sopranos, plus rarement ténors ou barytons. C’est pourquoi il faut savoir gré au Festival de La Côte-Saint-André de nous avoir offert, en quatre concerts, une quasi-intégrale des mélodies de Berlioz avec piano, chacun organisé à partir de l’un des cycles que nous a laissés le compositeur (Fleurs des landes, Les Nuits d’été, Irlande, Feuillets d’album), étoffé de pages indépendantes pour voix soliste ou chœur, et de romances écrites dans sa prime jeunesse.

Nous avons assisté aux deux derniers de ces concerts, auxquels aurait dû participer le ténor Kevin Amiel, qui a préféré se réserver pour d’autres rendez-vous du festival. C’est à Mathias Vidal qu’ont ainsi été confiées, notamment, les mélodies d’Irlande, recueil dans lequel Berlioz n’hésite pas à exiger du chanteur qu’il affronte un ambitus considérable. Le ténor s’en sort avec vaillance et aborde ces pages avec une chaleur, une intelligence du texte et une intensité expressive qui exaltent l’invention mélodique de Berlioz, mais aussi sa capacité à inventer des formes qui ne soient pas benoîtement strophiques (Les Champs).

À ses côtés, le chœur Spirito, entraîné par son nouveau directeur Thibaut Louppe, fait preuve d’une belle aisance et revêt les pages chorales d’Irlande (notamment le Chant sacré, donné dans sa version intégrale) de splendides nuances. Il utilise habilement les ressources de l’acoustique de l’Église Saint-André dans La belle Isabeau ou Sara la baigneuse, et révèle des pièces méconnues, telle l’Apothéose de la Symphonie funèbre et triomphale arrangée pour voix et piano par Berlioz lui-même. Au piano, même si on aurait aimé qu’il utilise un instrument historique, Guillaume Coppola est un partenaire attentif et subtil, qui montre combien l’écriture de Berlioz confie au clavier des trouvailles imprévues.

Notons qu’en contrepoint à ces concerts, Victoire Bunel interprétait, dans la cour du Château Louis XI, un choix de mélodies avec orchestre – La Captive, Zaïde… La sensibilité de la chanteuse et le mariage de son timbre de mezzo assez léger avec les couleurs fruitées du Paris Mozart Orchestra dirigé par Claire Gibault ont rendu eux aussi justice à cette musique inspirée entre toutes.

CHRISTIAN WASSELIN

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