Concerts et récitals Le Requiem de Donizetti à Saint-Denis
Concerts et récitals

Le Requiem de Donizetti à Saint-Denis

11/06/2025
Claudia Muschio, Alisa Kolosova, Speranza Scappucci, Bogdan Volkov, Vito Priante et Jean Teitgen. © Festival de Saint-Denis/Edouard Brane

Basilique, 5 juin

Composé à l’occasion de la mort de Bellini, en 1835, ce Requiem ne put être achevé à temps, et fut finalement créé, inachevé, en 1870 à Bergame, avant d’être oublié à nouveau pendant plus d’un siècle. L’œuvre reste rarement jouée, mais le Festival de Saint-Denis l’avait déjà donnée en 2016 sous la direction de Leonardo García Alarcón, sur instruments d’époque et avec le Chœur de Chambre de Namur. Speranza Scappucci en donne une lecture sans doute plus analytique mais non moins fervente, d’un geste dont l’énergie tranquille ne manque ni d’autorité ni de précision. L’Orchestre National d’Île-de-France sonne merveilleusement dans la vaste basilique, dont l’acoustique profite aussi au Chœur de l’Orchestre de Paris, très investi et expressif mais à la sonorité peu définie.

Dans cette œuvre étrange qui, par son mélange de religiosité et de théâtralité, paie son tribut au Requiem de Mozart tout en annonçant celui de Verdi, une des particularités est la présence de cinq solistes, une seconde basse venant compléter le quatuor traditionnel. Les deux femmes ont bien peu à chanter. Le soprano fin et sensible de Claudia Muschio et le mezzo opulent d’Alisa Kolosova s’apparient bien, malgré des calibres et techniques fort différents. Seuls les trois hommes ont des airs pour briller, ainsi que l’impressionnant trio Tuba mirum. Au poignant Ingemisco, avec violon et violoncelle solo, Bogdan Volkov apporte son ténor clair et précis, et un style élégant mais un peu sage peut-être.

Des trois soli confiés à la voix grave, Jean Teitgen chante seulement le troisième, un Tremens peu marquant en vérité au sein du Libera me : sa belle basse lui confère une certaine autorité, même si cet artiste a sans doute besoin de la scène pour donner toute sa mesure. Enfin, se taillant la part du lion, Vito Priante, de son baryton moelleux et mordant à la fois, au phrasé ductile et caressant, fait merveille dans Oro supplex comme dans le Domine Jesu, au joli solo de cor sur fond de pizzicati.

THIERRY GUYENNE

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