Les voici enfin, ces festivals de l’été 2021, tant attendus par des mélomanes sevrés de spectacles et de concerts pendant de longs mois ! À l’heure où vous lisez ces lignes, certains ont déjà commencé, d’autres sont dans les starting-blocks. S’agissant des manifestations proposant de l’opéra, l’heure est à la réouverture générale, dans des conditions d’accueil du public variant beaucoup d’un pays et d’une ville à l’autre.
Munich, par exemple, ne réclame pas de pass sanitaire à l’entrée, mais maintient la distanciation physique entre les spectateurs, entraînant automatiquement une réduction de la jauge. Même chose pour Peralada et Vérone. Salzbourg, en revanche, en contrepartie de l’occupation totale des sièges, impose le pass sanitaire. Attention : même pour le port du masque, les dispositions varient, certains exigeant un FFP2.
Et en France ? Aix-en-Provence, au Théâtre de l’Archevêché et au Grand Théâtre de Provence, suit la réglementation en vigueur à partir du 30 juin, pour les salles de plus de 1 000 places : pas de distanciation physique, pass sanitaire obligatoire. Rien n’est spécifié, sur le site du Festival, pour ce qui est du Théâtre du Jeu de Paume (493 sièges), sinon que le pass sanitaire ne sera pas demandé à l’entrée. Quid de la jauge ?
Les Chorégies d’Orange, le 18 juin, ont publié sur Facebook le communiqué suivant : « (…) Le pass sanitaire sera donc obligatoire aux Chorégies d’Orange, et aucun remboursement ne sera possible suite à une non-présentation ou une non-validité du pass sanitaire. Le pass sanitaire s’ajoutera au protocole sanitaire déjà appliqué : la distanciation sociale, le port du masque obligatoire à partir de 11 ans (…). »
Précisions demandées auprès de la direction des Chorégies, le 20 juin : jauge de 3 700 places, une place sur deux occupée, sauf si le préfet de Vaucluse en décide autrement, dans les semaines qui viennent, au vu de l’évolution de la situation épidémiologique. Orange sera donc l’un des rares festivals, sinon le seul, à imposer à la fois la distanciation physique et le pass sanitaire. Dur, dur, pour les finances de la manifestation. Mais de quoi rassurer les spectateurs les plus angoissés par l’insouciance (l’imprudence ?) dont beaucoup de Français font preuve depuis le début du déconfinement.
Les festivals communiquent moins sur les dispositions en vigueur côté artistique. Comment Aix-en-Provence et Munich, par exemple, vont-ils pouvoir jouer Tristan und Isolde avec le nombre de musiciens voulu ? Les impératifs de distanciation entre les instrumentistes en fosse, en effet, sont toujours en vigueur.
Contactée, la direction du Festival d’Aix nous a adressé la réponse suivante : « Il n’y a pas de réduction des effectifs pour cette nouvelle production de Tristan und Isolde. (…) Les distances ont été adaptées pour accueillir le London Symphony Orchestra dans la fosse du Grand Théâtre de Provence. Les distances établies ont fait l’objet d’un avis favorable de la médecine du travail. (…) La fosse du GTP fera chaque jour l’objet d’une désinfection par nébulisation. (…) Les effectifs du LSO resteront masqués en fosse ; et, bien que plus de la moitié des musiciens soient intégralement vaccinés, le LSO a accepté de se soumettre à un protocole de tests strict. » Dont acte.
Pour Opéra Magazine, l’été qui commence sera également celui du renouveau. Rachetée, le 1er mai dernier, par Têtu Ventures, la revue va entamer son développement numérique, devenu indispensable en 2021. Le magazine papier continuera à exister, bien sûr, avec la même pagination et le même contenu, mais il se doublera, dès l’automne, d’un véritable site internet, offrant actualités en direct et contenus additionnels. Parallèlement, Opéra Magazine renforcera sa présence sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram (d’où il était absent).
À titre personnel, et au nom de l’équipe permanente qui m’entoure, je me réjouis de cette évolution. Les choses vont vite, très vite, dans le monde actuel, et les jeunes générations n’ont plus le même rapport à la presse écrite qu’au moment où j’ai débuté dans ce métier. Albin Serviant, nouveau propriétaire et directeur de la publication, est convaincu, comme moi, qu’Opéra Magazine peut se développer sans renoncer à son histoire, ni à ses spécificités. Aucune rupture, donc, mais un changement dans la continuité, pour reprendre un célèbre slogan de campagne électorale (c’est la période !).