Le cauchemar est-il en train de recommencer ? J’écris cet éditorial au moment où les mauvaises nouvelles s’enchaînent sur le front de la crise sanitaire.
Le 19 novembre, suite au reconfinement décidé par le gouvernement autrichien, le Staatsoper de Vienne a annoncé fermer ses portes au public, à partir du 22 novembre, pour trois semaines. Les répétitions n’étant pas affectées par cette mesure, la nouvelle production de Don Giovanni, dirigée par Philippe Jordan et mise en scène par Barrie Kosky, verra bien le jour le 5 décembre, mais sans spectateurs dans la salle, la soirée étant retransmise en direct sur la chaîne ORF III.
Ce qui vaut pour le Staatsoper s’applique évidemment aux autres théâtres lyriques autrichiens qui, tous, se barricadent, en espérant rouvrir le 13 -décembre. C’est, entre autres, le cas du Theater an der Wien et de l’Opernhaus de Graz, dont nous annonçons la programmation dans nos pages « Agenda ».
En Allemagne, dans le Land de Bavière, la situation n’est guère plus brillante. Le 19 novembre, toujours, le Bayerische Staatsoper de Munich a annulé tous les billets vendus pour la période du 25 novembre au 15 décembre, les acquéreurs étant automatiquement remboursés. À l’heure où j’écris ces lignes, le 22 novembre, la suite des événements est encore floue. Il semble que le cours des représentations pourrait reprendre rapidement, moyennant une jauge réduite (525 spectateurs, soit 25 % de la capacité du Nationaltheater) et la présentation d’un double pass sanitaire : schéma de vaccination complet + test PCR négatif de moins de 48 heures.
Aux Pays-Bas, la sentence est tombée le 12 novembre : le DNO d’Amsterdam ne pourra plus accueillir qu’un maximum de 1 250 spectateurs, pour une capacité totale de 1 600. S’agissant des représentations pour lesquelles toutes les places avaient été vendues, casse-tête et déceptions en vue !
Ailleurs, rien d’aussi drastique n’est pour l’instant annoncé. Mais la crainte est palpable, y compris dans des pays comme la France, en pointe sur le plan de la couverture vaccinale. D’autant que le taux de remplissage des théâtres reste globalement bas, le public hésitant à reprendre le chemin des salles. Il y a des exceptions, bien sûr, des spectacles qui affichent complet tous les soirs, mais que de fauteuils vides !
Une fois de plus, depuis maintenant vingt mois que dure la pandémie, il faut conserver l’espoir et regarder vers des horizons meilleurs. Surtout en cette période de fin d’année, quand approchent les fêtes de Noël, que je vous souhaite excellentes, chers lecteurs, comme l’année qui commencera bientôt.
Je profite également de cet éditorial pour remercier tous ceux qui ont pris le temps de répondre à notre enquête, sur papier ou en ligne. Vos remarques nous sont précieuses ; elles nous aident à définir les orientations du magazine en fonction de vos attentes.
Rendez-vous maintenant en 2022, en formulant des vœux pour qu’elle soit l’année du renouveau que nous attendons tous.
RICHARD MARTET
