C’est avec beaucoup de peine que nous avons appris la disparition de Nicolas Joel, survenue hier, jeudi 18 juin, à l’âge de 67 ans. En tant que metteur en scène, son premier métier, on se souvient de lui dans les théâtres et festivals les plus prestigieux : Andrea Chénier, Lucia di Lammermoor et La rondine au Metropolitan Opera de New York, Aida, Faust et Daphne de Richard Strauss au Staatsoper de Vienne, Der fliegende Holländer, Nabucco, Faust, Aida, Carmen, Roméo et Juliette, Otello et La Bohème aux Chorégies d’Orange… En tant que directeur de théâtre, il a laissé une empreinte durable au Capitole de Toulouse, aux destinées duquel il présida de 1990 à 2009. Son passage à la tête de l’Opéra National de Paris, entre 2009 et 2014, a soulevé davantage de réserves. On lui a reproché, souvent à juste titre, ses choix de metteurs en scène. On n’a pas assez souligné, en revanche, sa formidable curiosité en matière artistique, qui le conduisit à défendre des répertoires injustement négligés, voire méprisés : l’opéra italien du tournant des XIXe et XXe siècles (il fit entrer au répertoire de l’Opéra de Paris Andrea Chénier, Francesca da Rimini et La Gioconda), l’école allemande de la même époque (Korngold, Schreker…), sans oublier des chefs-d’œuvre français comme Mireille, Thaïs, Le Roi Arthus ou… La Fille de Madame Angot !
© OPÉRA NATIONAL DE PARIS/ELISA HABERER
