Teresa Berganza s’est éteinte, ce vendredi 13 mai, à l’âge de 89 ans. Née à Madrid, le 16 mars 1933 (et non 1935, comme on le lit souvent), l’immense mezzo-soprano espagnole était sans doute la cantatrice étrangère préférée des mélomanes français.
Applaudie aux quatre coins du monde, étoile d’intégrales discographiques de référence (en tête, Il barbiere di Siviglia, La Cenerentola et Carmen avec Claudio Abbado, chez Deutsche Grammophon), vedette de cinéma (Don Giovanni de Joseph Losey), elle restera pour l’éternité l’irremplaçable Dorabella (Cosi fan tutte) de ses débuts scéniques, au Festival d’Aix-en-Provence, en 1957, suivie notamment, toujours au Théâtre de l’Archevêché, par des Cherubino (Le nozze di Figaro), Rosina (Il barbiere di Siviglia) et Ruggiero (Alcina) tout aussi mémorables.
Comment oublier, par ailleurs, ses apparitions parisiennes, au Palais Garnier (Cherubino dans la célèbre mise en scène des Nozze di Figaro par Giorgio Strehler, Angelina dans La Cenerentola), comme à l’Opéra-Comique (Carmen) et au Palais Omnisports de Bercy (Carmen, encore) ?
Une place à part doit être réservée à ses récitals avec piano qui, s’ils lui offraient moins d’opportunités de faire étalage de son étourdissante virtuosité, lui permettaient de déployer, peut-être encore davantage que la scène, le charme si particulier de son timbre et son extraordinaire intelligence de la musique et des textes.
RICHARD MARTET
En hommage à Teresa Berganza, nous republions l’entretien qu’elle avait accordé à Opéra Magazine en 2010.
