Triomphe mérité, le mardi 29 juin, pour Jonas Kaufmann, Anja Harteros et Kirill Petrenko, les trois têtes d’affiche de la nouvelle production de Tristan und Isolde, en ouverture de l’édition 2021 du Festival de Munich.
Dans un rôle qui lui va comme un gant, tant par son écriture vocale barytonnante que par son profil psychologique tourmenté, Jonas Kaufmann, après s’être économisé aux deux premiers actes, tient le spectateur en haleine dans un troisième acte impressionnant d’endurance, d’intelligence dramatique et d’émotion.
Anja Harteros, elle aussi en prise de rôle, déploie tous les sortilèges d’une voix longue et facile, au timbre sensuel, jusqu’à une Mort d’Isolde idéalement lumineuse et extatique. S’agissant de la caractérisation du personnage, on la sent encore en quête de clés pour l’approfondir – la mise en scène prosaïque, voire banale, d’un Krzysztof Warlikowski en panne d’inspiration (et conspué par le public aux saluts) ne l’aide pas.
Torride, et en même temps délicate, l’éblouissante direction de Kirill Petrenko maintient la tension jusqu’à la catharsis finale, dans un dialogue permanent avec les chanteurs.