« Vous avez aimé EVE 1, vous allez adorer EVE 2 ! » C’est par cette accroche qu’Olivier Brault, directeur général de la Fondation Bettencourt Schueller, a annoncé le 13 février, au côté d’Olivier Mantei, directeur général de la Philharmonie de Paris, le lancement de la deuxième phase du projet EVE.
Rappel des faits. En 2018, les deux organismes se sont associés pour créer ce nouveau programme dont l’objectif est de placer la musique au centre du développement de l’enfant et de la vie citoyenne. Pour ce faire, une pédagogie fondée sur le corps et l’expression des émotions a été mise en place pour une première phase d’expérimentation menée durant trois ans avec 120 élèves de deux écoles situées en zone d’éducation prioritaire, à la Courneuve, et dans le 19e arrondissement de Paris. Au programme, une pratique intensive du chant choral, des ateliers de musicothérapie et de pédagogie de la voix. L’objectif ? Mesurer les bienfaits du chant collectif sur les apprentissages scolaires, le bien-être et l’épanouissement des élèves.
Après une réussite confirmée auprès des élèves et du corps enseignant, le projet rentre aujourd’hui dans sa deuxième phase et double ses effectifs, avec plus de 280 élèves issus de 11 établissements scolaires provenant des académies de Paris, Créteil et Versailles. Un déploiement initié par les actions du Département « Éducation et Ressources » de la Philharmonie de Paris, qui peut compter sur le soutien indéfectible de la Fondation Bettencourt Schueller, initiateur du projet et mécène principal depuis le premier jour. Particulièrement actif dans son engagement depuis plus de trente ans à la diffusion du chant choral (le Prix Liliane Bettencourt pour le chant choral a été créé en 1989), la Fondation entend « donner des ailes aux jeunes talents » à travers cette démarche psychocorporelle et interdisciplinaire qui s’inscrit dans la même politique éducative que le programme DEMOS, déjà initié par la Philharmonie de Paris depuis 2010.
Pour cette deuxième phase qui court jusqu’en 2024, quatre actions seront mises en place, à commencer par le déploiement d’EVE à un cercle d’élèves et d’enseignants plus élargis, la création d’un chœur d’adultes professionnels partageant la même technique d’apprentissage, la création du Grand Chœur Rythmique de la Philharmonie qui se produira à la fin de l’année scolaire avec les chœurs associés en région, et enfin une étude scientifique portant sur les enjeux et les effets de l’approche psychocorporelle. Des résultats qui ont déjà un impact significatif sur les compétences orales de l’élève, de l’estime de soi et de l’appropriation subjective du corps et de la voix (en particulier sur la question de la mue).
Pour présenter le lancement de cette deuxième phase, la Fondation Bettencourt Schueller et la Philharmonie de Paris ont convié la presse à une répétition du chœur de jeunes EVE en présence de ses 280 élèves et de leurs enseignants. Après un exercice corporel basé sur le kecak, une danse traditionnelle balinaise adaptée à la cohésion sociale, les élèves ont interprété à l’unisson le chœur des gitans d’Il trovatore de Verdi, avant d’entonner un extrait de l’opéra contemporain Le Monstre du labyrinthe de Jonathan Dove. Un répertoire varié et savamment conçu pour plaire au plus grand nombre et faire du projet EVE une priorité du gouvernement et de l’Éducation Nationale.
EDOUARD BRANE