On en parle Pulcinella à l’Heure espagnole à Paris
On en parle

Pulcinella à l’Heure espagnole à Paris

21/02/2024
Maquette du décor signé Sylvie Olivé. © DR

Sept ans après La Cenerentola, au Palais Garnier (voir O. M. n° 131 p. 64 de septembre 2017), Guillaume Gallienne fait son grand retour sur la scène lyrique, cette fois à l’Opéra-Comique, à partir du 9 mars, avec deux œuvres en un acte : Pulcinella de Stravinsky et L’Heure espagnole de Ravel. Un « projet très joyeux », s’enthousiasme le sociétaire de la Comédie-Française.

Mais attention à ne pas s’y méprendre ! Comme c’était déjà le cas avec le « dramma giocoso » de Rossini, le comique de cette nouvelle production n’a pas incité le metteur en scène à rechercher le rire : « Peut-être qu’on le trouvera, parce que beaucoup d’ingrédients sont là. Mais peut-être, aussi, que la cruauté ou les sentiments amoureux l’emporteront. »

Grand diptyque galant, le spectacle offrira vingt-quatre heures d’amour, de désir et de tromperies. De l’aube jusqu’au crépuscule, Pulcinella (Polichinelle) déchaînera les passions des femmes et rendra jaloux les hommes. Puis, du crépuscule jusqu’à l’aube (particularité de cette mise en scène), l’épouse de l’horloger de Tolède, Concepcion, tentera de tromper sa solitude, et son mari, en cherchant un amant digne de ce nom.

Cette journée et cette nuit, pour le moins éprouvantes, auront pour décor une « maison-village traversée par le vent », qui se dotera, en seconde partie, d’une structure plus urbaine et mécanique, inspirée des gravures d’Escher – des hommes qui montent et descendent les escaliers, comme une chose infinie, sans qu’il soit possible de déterminer le sens dans lequel ils vont. C’est dire si l’affaire s’annonce vertigineuse !

« Ballet avec chant », qui ouvre la période néoclassique de Stravinsky, Pulcinella déroulera son intrigue à travers les danseurs (parmi lesquels Alice Renavand, étoile de l’Opéra National de Paris), dans une chorégraphie de Clairemarie Osta, tandis que les voix de deux « académiciens » de l’Opéra-Comique, Camille Chopin et Abel Zamora, complétées par celle de François Lis, ponctueront la narration, sans y prendre part.

Quant à L’Heure espagnole, elle oscillera entre mécanique organisée et sous-entendus grivois, menant Concepcion, Stéphanie d’Oustrac, et Ramiro, Jean-Sébastien Bou – « Entre tous les amants, seul amant efficace », précise la morale du livret de Franc-Nohain –, à un absurde aussi coloré qu’enivrant, dont Louis Langrée, le maître des lieux, remontera, à la tête de l’Orchestre des Champs-Élysées, les rouages à la perfection.

ROXANE BORDE

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