Après Ariadne auf Naxos, déjà à Toulouse, en 2019, le retour du comédien et metteur en scène à Richard Strauss ne constitue pas une surprise. En revanche, ce n’est peut-être pas dans Elektra qu’on attendait ce virtuose de l’exubérance comique et de l’extravagance visuelle, raffolant des couleurs chatoyantes et n’hésitant pas à tirer la « tragédie lyrique » de Dardanus vers le music-hall (Bordeaux, 2015).
Que fera-t-il de la monumentale et tragique Elektra ? Réponse du 25 juin au 4 juillet, avec une nouvelle production pour laquelle Christophe Ghristi, directeur artistique du Théâtre du Capitole, a mis tous les atouts de son côté, à commencer par Frank Beermann, chef allemand qu’on avait admiré dans Parsifal, en 2020, dans la même fosse.
Ricarda Merbeth est l’une des titulaires d’Elektra les plus plausibles de notre époque, et l’on attend beaucoup de Violeta Urmana, pour ses débuts en Klytämnestra. Revenue aux mezzo-sopranos depuis quelques années, la cantatrice lituanienne, à l’aube de la soixantaine, met les bouchées doubles dans la conquête de nouveaux emplois.
Quant au choix, on ne peut plus luxueux, de Matthias Goerne pour Orest, il s’inscrit dans une longue tradition de confier ce rôle, bref mais valorisant, à des barytons-basses de stature internationale, excellents « Liedersänger » de surcroît, dont Hans Hotter demeure l’exemple le plus légendaire.