La Scala, qui n’avait plus accueilli de public depuis le 22 octobre dernier, a rouvert ses portes, le 10 mai. Environ 500 spectateurs (un quart de la capacité totale), répartis aux balcons et galeries, ont pu assister à un concert réunissant Riccardo Chailly et Lise Davidsen. Dirigeant l’orchestre maison, installé au parterre sur une plate-forme, le directeur musical du temple milanais a commencé avec le chœur « Patria oppressa » de Macbeth et terminé avec l’immortel « Va pensiero » de Nabucco, évidemment bissé par des chœurs sans rivaux dans Verdi.
Quant à la jeune soprano norvégienne, sa voix extraordinaire s’est déployée sans effort dans « Dich, teure Halle » de Tannhäuser et « Es gibt ein Reich » d’Ariadne auf Naxos, deux de ses chevaux de bataille. Dans le reste du programme, la mort de Didon, extraite de Dido and Aeneas de Purcell (évidente référence à sa légendaire compatriote Kirsten Flagstad), et surtout « Pace, pace, mio Dio » de La forza del destino, ont moins convaincu que l’air de Lisa, au troisième acte de La Dame de pique.