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La forza del destino à Orange

30/07/2025
Ambrogio Maestri, Michele Pertusi et Anna Pirozzi. © Philippe Gromelle

Théâtre Antique, 20 juillet

Après l’annulation, faute de remplissage du Théâtre Antique, de deux soirées (concert de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée le 17 juillet, et Liverpool Oratorio de Paul McCartney le 25), les Chorégies d’Orange n’ont pas eu plus de réussite, en raison cette fois des conditions météorologiques, le soir de La -forza del destino donnée en version de concert. Tout avait pourtant bien commencé lors de ce spectacle, bien plus qu’un concert, où les artistes vont, viennent et jouent, comme deux semaines plus tôt pour Il trovatore. L’Orchestre de l’Opéra de Lyon retrouve pour l’occasion son ancien directeur musical (et chef principal depuis 2017) Daniele Rustioni, en partance à l’automne pour le Met de New York. L’Italien avait d’ailleurs quitté la capitale des Gaules en avril dernier après une dernière série de représentations de La forza del destino. Les musiciens donnent à nouveau le meilleur d’eux-mêmes ce soir, ceci dès une Ouverture qui oscille entre tutti éclatants et mesures frémissantes. Préparés par Benedict Kearns, les Chœurs de l’Opéra de Lyon démontrent une nouvelle fois leur excellence, en constante cohérence d’ensemble, aussi bien en coulisses que regroupés, dispersés ou en ligne sur le plateau.

Les titulaires des deux principaux rôles ont changé par rapport à la distribution lyonnaise du printemps, à commencer par Anna Pirozzi en Leonora, voix d’une belle ampleur naturelle pour le lieu et d’une qualité homogène sur toute la tessiture. Dommage donc de ne pas avoir eu droit à son « Pace, pace mio Dio! », la pluie ayant interrompu les artistes pendant l’acte III. Remplaçant Brian Jagde souffrant, Russell Thomas s’appuie sur un médium confortable à l’assise parfois barytonnante et montre les meilleures intentions dans l’aigu, même si certaines notes sonnent légèrement feutrées. Le baryton Ariun Ganbaatar développe un noble grain et cultive son élégance dans son air « Son Pereda », mais possède globalement moins d’impact qu’il y a trois mois. C’est plutôt le contraire pour Maria Barakova, très épanouie mais pas d’une totale maîtrise aux deux extrémités de la voix. Valeur très sûre au vibrato sous contrôle, le vétéran Michele Pertusi cumule avec bonheur Calatrava et Padre Guardiano, tandis qu’Ambrogio Maestri fait figure de vrai luxe en Fra Melitone et que Rodolphe Briand complète ce dernier d’une juste vis comica en Trabuco. À noter enfin que la soirée, en coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence, était dédiée à Béatrice Uria-Monzon, disparue la veille.

FRANÇOIS JESTIN

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