Concerts et récitals Le Dixit Dominus de Haendel à Beaune
Concerts et récitals

Le Dixit Dominus de Haendel à Beaune

27/07/2025
Thibault Noally et Natalie Perez. © Ars Essencia

En se transportant à la Basilique pour ce concert Haendel, Les Accents semblent avoir réglé les quelques problèmes de justesse rencontrés la veille aux Hospices, sans rien perdre de leur énergie. Dirigeant toujours de son instrument, Thibault Noally délivre une rayonnante Ouverture (peut-être destinée à la première version d’Il trionfo del Tempo e del Disinganno ?) où brille son violon solo virtuose. En contraste, la cantate mariale Donna che in ciel, toute de tendresse et ferveur, écrite pour commémorer le séisme de 1703 à Rome, est portée par le mezzo ductile et sensible de Natalie Perez, qui a elle aussi profité de l’acoustique pour retrouver justesse et soutien. 

Ce sera le sommet du concert, car le morceau de résistance, le fameux Dixit Dominus, est moins convaincant : l’énergie est indéniable, mais à un tempo d’enfer, de surcroît dans ce lieu, et avec les chanteurs placés au fond derrière l’orchestre, le contrepoint audacieux, le dessin des vocalises et le texte de ce flamboyant motet peinent à se faire entendre avec netteté. Pour d’évidentes raisons d’économie, l’effectif vocal est réduit à cinq solistes, choix qui fatalement ne peut rendre justice à l’alternance entre passages choraux et soli vocaux, en particulier dans le numéro introductif, mais aussi dans le « Dominus a dextris tuis ».

Si le ténor étroit d’Antonin Rondepierre, qui s’est illustré dans le baroque français, paraît bien incongru dans cette œuvre d’une sensualité toute latine, applaudissons à l’entente entre Marlène Assayag et Natalie Perez pour un « De torrente » magnifique de délicatesse et d’effusion. En revanche, si l’alto profond d’Anthea Pichanick convient bien au « Virgam virtutis tuae », la disposition des lieux semble avoir nui à la parfaite cohésion de l’accompagnement aux seuls violoncelle et orgue. Un concert inégal, mais dont les trois pièces font comprendre l’effet incroyable qu’a pu produire Haendel en cette année 1707 sur le public italien, lui valant le surnom de « caro Sassone ».

THIERRY GUYENNE

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