Edita Gruberova s’est éteinte, ce lundi 18 octobre, à l’âge de 74 ans. On imagine la douleur de ses fans à travers le monde, qui lui vouaient un véritable culte, comme il sied pour toute diva qui se respecte.
Diva, la soprano slovaque l’était jusqu’au bout des ongles : une voix phénoménale, au timbre charmeur, à la technique éblouissante, au suraigu dévastateur ; une personnalité artistique hors normes, aimée ou détestée avec la même absence de mesure, pour sa manière de s’approprier des rôles beaucoup trop lourds et tendus pour elle (Elisabetta dans Roberto Devereux, Lucrezia Borgia, Norma…), en créant un théâtre vocal éminemment personnel, devant lequel ses admirateurs se pâmaient quand ses détracteurs n’y voyaient que maniérismes.
Dans tous les cas, Edita Gruberova restera pour l’éternité l’une des plus grandes virtuoses mozartiennes de l’histoire, de Giunia dans Lucio Silla à la Reine de la Nuit, en passant par Konstanze dans Die Entführung aus dem Serail, Donna Anna dans Don Giovanni et les airs de concert écrits pour Aloysia Weber. Sa Zerbinetta d’Ariadne auf Naxos est quasiment sans rivale et, dans le répertoire belcantiste, sa Lucia di Lammermoor demeure une formidable leçon de chant.
