C’est avec une infinie tristesse que nous venons d’apprendre la disparition d’Andréa Guiot, foudroyée par le Covid 19 ce lundi 15 février, à l’âge de 93 ans. Celle qui restera à jamais la plus grande Mireille du XXe siècle, en plus de laisser d’inoubliables souvenirs en Micaëla dans Carmen (au disque, face à Jane Rhodes, puis Maria Callas), Marguerite de Faust ou Liù dans Turandot, était de surcroît un merveilleux professeur de chant, comme peuvent en témoigner ses anciens élèves du CNSMD de Paris ou ceux qu’elle continuait à recevoir en cours privés. C’est pour se consacrer à l’enseignement que la soprano française avait choisi de mettre un terme à sa carrière, alors qu’elle était encore en grande forme vocale, et il suffisait de siéger à ses côtés dans le jury du concours «Opéra en Arles», dont elle était la marraine, pour prendre la mesure de la justesse de ses jugements, fondés sur une écoute d’une rigueur absolue, tempérée d’une bienveillance naturelle envers les jeunes. Une grande dame, décidément, intuitive et chaleureuse, qui va énormément nous manquer.
PHOTO : En Mireille. © PHOTO KEYSTONE