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Salzbourg fête son centenaire : L’été 2020

30/06/2020
Markus Hinterhäuser et Helga Rabl-Stadler, présidente du Festival. © SALZBURGER FESTSPIELE/ANNE ZEUNER

Comme l’explique son directeur artistique, Markus Hinterhäuser, en ouverture de ce dossier, le Festival de Salzbourg a bien failli ne pas avoir lieu cet été, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Le ciel s’est finalement éclairci à la fin du mois de mai, autorisant une programmation « allégée », dans laquelle figureront quand même deux nouvelles productions lyriques, Elektra et Cosi fan tutte, respectivement mises en scène par Krzysztof Warlikowski et Christof Loy. Une aubaine pour la prestigieuse manifestation qui célèbre, en 2020, le centenaire de sa naissance. C’est précisément ce siècle d’existence qu’Opéra Magazine a voulu évoquer, à travers un choix de photos d’archives, accompagnées d’une chronologie, puis en laissant la parole à quelques chroniqueurs et artistes français, dont Salzbourg a marqué la vie et/ou la carrière. Leur regard sur un festival dans lequel opéras, chefs, chanteurs et metteurs en scène hexagonaux ont mis très longtemps à se faire une place, ne manque pas de sel.

Le centenaire du Festival s’annonçait brillant, mais la crise du Covid-19 a tout bousculé, comme partout dans le monde. La majorité des grands Festivals a été annulée. Celui de Salzbourg va cependant avoir lieu, dans une forme réduite, et sur une durée plus courte. En tant que directeur artistique, quelle méthode avez-vous choisie pour réorganiser un festival qui marque à la fois ce centenaire à la valeur historique forte, et s’inscrive dans les mesures de sécurité impérative à tout rassemblement, qu’il soit culturel ou non ?

De mi-mars jusqu’à mi-mai, il n’y avait pratiquement pas d’autre perspective pour nous que d’annuler l’édition 2020. Nous avons passé notre temps à organiser le transfert de toutes les productions prévues cet été, de Don Giovanni àTosca, de Boris Godounov à Intolleranza 1960, d’I vespri siciliani à Die Zauberflöte, d’Elektra à Don Pasquale, à l’année prochaine – avec succès, d’ailleurs. Tout le monde jouait le jeu, et était prêt à revenir en 2021. Quand la situation en Autriche a évolué, et que les décisions politiques ont autorisé les événements artistiques de moins de mille personnes, ce qui, pour nous, a semblé pouvoir s’inscrire dans une vision réaliste des choses, nous avons réfléchi aux moyens d’organiser un festival qui soit un signal fort, tout en assurant très précisément la protection du public, des artistes, de tous ceux qui travaillent ici. Avec la certitude qu’il fallait d’abord revoir à la baisse l’envergure du Festival, qui peut parfois jouer deux opéras le même jour, avec un concert ou deux en sus, sans compter le théâtre parlé. Et qu’il fallait s’adapter sur tous les plans. Nous avons dû tout réduire : le planning, de 44 à 30 jours, le nombre total de représentations, de 222 à 90, la vente des places également, alors que nous avions déjà vendu 180 000 billets, que nous remboursons, en donnant la priorité aux possesseurs de ces billets pour commander de nouvelles places. Et la demande est formidable, tant le public montre son empathie pour le Festival ! Malheureusement, tout le monde ne pourra pas être satisfait, nous en sommes bien conscients. C’est pourquoi nous travaillons pour que les deux opéras prévus, Elektra et Cosi fan tutte, puissent être retransmis par la télévision.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 163

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