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Boris Godounov à l’Opéra de Paris

24/04/2020
Fiodor Chaliapine. © COLLECTION JOSÉ PONS

En mai 1908, il y a exactement cent douze ans, l’Opéra de Paris ouvrait pour la première fois ses portes au chef-d’œuvre de Moussorgski. À l’occasion de son retour, initialement prévu le 23 mai, Opéra Magazine retrace les étapes majeures de la carrière du tsar de Russie, d’abord au Palais Garnier, puis à l’Opéra Bastille.

Un coup de maître ! C’est à Serge de Diaghilev que revient l’initiative de la création française de Boris Godounov à l’Opéra, le 19 mai 1908. Le directeur de la compagnie des Ballets Russes a présenté, en mai 1907, au Palais Garnier, cinq « Concerts Historiques Russes », qui ont permis au public de découvrir Fiodor Chaliapine, dans un extrait du Prince Igor. Le succès du baryton-basse a été tellement spectaculaire que Diaghilev est parvenu à persuader le grand-duc Vladimir Alexandrovitch, oncle du tsar Nicolas II et grand amateur d’art, de l’aider à monter Boris Godounov à Paris, avec Chaliapine, en déployant tout le faste nécessaire.

Composé en 1868-1869, remanié plusieurs fois avant sa création à Saint-Pétersbourg, en 1874, le chef-d’œuvre de Moussorgski n’est encore jamais sorti de Russie. Pour les nouveaux directeurs de l’Opéra – André Messager et Leimistin Broussan –, l’offre de Diaghilev est une chance à ne pas laisser échapper. Tous deux souhaitent, en effet, mener une politique marquée du sceau de l’ambition et d’une qualité artistique irréprochable, tout en ouvrant la maison à l’international. Dès leur arrivée, ils créent ainsi une saison de printemps, hors abonnement, consacrée aux compositeurs étrangers, dans laquelle Boris Godounov trouve naturellement sa place.

Les négociations sont longues, aboutissant, côté français, à la mise à disposition gratuite du Palais Garnier et de l’orchestre, pour les sept représentations programmées. De son côté, Diaghilev fournit solistes, chœurs, décors, costumes et accessoires, la production restant ensuite la propriété de l’Opéra de Paris, avec pour objectif de s’inscrire au répertoire. Sauf que, contrairement aux engagements pris, les deux directeurs la revendront, en 1913, au Metropolitan Opera de New York.

Lire la suite dans Opéra Magazine numéro 161

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