Après Massacre, représenté avec succès dans plusieurs villes françaises, entre 2008 et 2015, le compositeur autrichien propose son nouvel opus lyrique : Marta. Lever de rideau, le 13 mars, à l’Opéra de Lille, qui l’a commandé, avec l’Ensemble Ictus, dirigé par Clement Power.
Massacre avait de très fortes résonances politiques, alors que l’intrigue de Marta évoque une vieille légende, un conte philosophique…
The Massacre at Paris, la pièce de Christopher Marlowe dont était tiré le livret, s’apparente à la chronique de faits historiques, en l’occurrence la Saint-Barthélemy. Marta est une œuvre de fiction, quasi cinématographique. C’est une tragédie, à la fin de laquelle tous les personnages meurent, comme dans Hamlet de Shakespeare. Une tragédie empreinte de sarcasme.
En quoi nous parle-t-elle ?
Imaginez un monde d’où tous les enfants auraient disparu. C’est même pire que d’être forcé de quitter son pays. Tout est fini !
D’où ce thème provient-il ?
De la librettiste, Gerhild Steinbuch. J’aime beaucoup les textes écrits par des femmes, notamment les auteures -autrichiennes, comme Elfriede Jelinek. Elles ont un talent particulier pour raconter des histoires radicales, avec un fort potentiel dramatique.
Quelle est l’origine de votre rencontre avec Gerhild Steinbuch ?
Son nom est revenu à plusieurs reprises, au cours de mes conversations avec des metteurs en scène, à Vienne et à Berlin. Quand l’Opéra de Lille et l’Ensemble Ictus m’ont passé commande, nous avons décidé de lui demander si elle était libre pour prendre part à cette nouvelle création. Elle a d’abord écrit seule, dans cette très belle langue qui est la sienne. Puis nous avons retravaillé le texte ensemble, afin de renforcer et de clarifier les relations entre les personnages, d’en faire, en somme, un vrai livret d’opéra.