Après vingt-trois années passées à enregistrer pour d’autres labels, Les Arts Florissants et leur chef fondateur reviennent chez l’éditeur des débuts, avec une nouveauté et les sept premiers volumes d’une collection de rééditions. Retour sur une aventure commencée en 1979…
À l’origine de bien des aventures intellectuelles, on trouve une rencontre. L’histoire de l’un des ensembles baroques français les plus réputés, Les Arts Florissants, ne fait pas exception à la règle. Il était une fois, donc, William Christie, un jeune claveciniste venu des États-Unis et établi à Paris, et Bernard Coutaz, le fondateur d’un label discographique indépendant, Harmonia Mundi, réputé pour ses choix exigeants et originaux.
William Christie raconte : « Ma collaboration avec Harmonia Mundi a débuté en 1975, lorsque j’ai connu Bernard Coutaz. Sa première idée était de m’engager en tant que claveciniste soliste. C’est ainsi que tout a commencé. Il a eu rapidement l’envie de constituer une équipe de musiciens spécialisés dans la musique baroque. En 1977, autour du merveilleux contre-ténor René Jacobs, s’est formé le Concerto Vocale, avec la soprano Judith Nelson, Konrad Junghänel au luth, les frères Kuijken, Sigiswald et Wieland, au violon et à la viole de gambe, et moi-même au clavecin. Deux ans plus tard, j’ai fondé -l’Ensemble instrumental et vocal baroque d’Île-de-France – un nom horrible, d’ailleurs. Allions-nous faire mieux que les Néerlandais ou les Allemands, très présents sur le terrain baroque ? J’ai pu enregistrer un premier disque, consacré à deux partitions de Marc-Antoine Charpentier, Caecilia, virgo et martyr et Filius prodigus. Bernard l’a écouté, apprécié, et l’a pris chez Harmonia Mundi. Ce fut le début de longues années de succès auprès de lui et de son épouse Eva. »