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Olivier Desbordes. © NELLY BLAYA

Désormais réunis sur le plan juridique et administratif, Saint-Céré et Figeac offrent également une complémentarité dans leur programmation, comme nous l’expliquent leurs directeurs artistiques respectifs.

D’où l’idée de cette union entre le Festival de Saint-Céré et celui de Figeac est-elle venue ?

Olivier Desbordes : Michel et moi portons autant d’intérêt au théâtre qu’à la musique et à l’opéra. Nous souhaitions établir des ponts entre les deux, réunir une famille d’artistes qui se sentent concernés par eux. La décision est venue d’un choix artistique, d’une volonté de mélanger des genres la plupart du temps strictement séparés. Le Festival de Saint-Céré produit des opéras, celui de Figeac, consacré au théâtre parlé, a néanmoins un pied dans la musique ; les deux villes sont distantes d’une quarantaine de kilomètres ; l’union s’est donc faite naturellement.

Michel Fau : Je dirai la même chose qu’Olivier. En tant que comédien et metteur en scène, j’apprécie que l’on joue à l’opéra et que l’on chante au théâtre, j’aime faire jouer les chanteurs et chanter les acteurs. L’art lyrique se nourrit de sentiments excessifs et, malheureusement, on essaie trop souvent de le rendre réaliste, ce qu’il ne peut pas être. Notre idée est d’aller vers un théâtre déjanté, comme la vie peut l’être.

Comment cette union s’est-elle concrétisée dans la pratique ?

O. D. : Juridiquement et administrativement, la structure est la même. En 2014, nous sommes devenus le Centre de Production de Théâtre et de Théâtre Musical Figeac/Saint-Céré ; nous bénéficions du label « Scène conventionnée », ce qui garantit la pérennité de notre financement pendant trois ans. Nos principaux soutiens sont l’État et la Région. Notre présence est un argument politique de poids, dans la mesure où nous n’avons pas de concurrents.

© FRANÇOIS BOUCHON
Michel Fau. © FRANÇOIS BOUCHON

M. F. : Le Festival de Saint-Céré existe depuis trente-cinq ans. Celui de Figeac est plus récent ; il a d’abord été l’affaire des Tréteaux de France, que dirigeait Marcel Maréchal. Sous sa forme actuelle, il date de 2011.

Quel est votre public ?

O. D. : Il est très mélangé, se partageant entre les gens du cru (un tiers) et les vacanciers (deux tiers). L’été dernier, nous avons réussi à attirer 26 000 spectateurs.

M. F. : Saint-Céré est toujours très couru, et je suis heureux de constater que Figeac reçoit de plus en plus de monde. Le Festival est concentré sur la ville, somptueusement restaurée, par ailleurs.

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