Le 19 juillet dernier, à Londres, la soprano norvégienne a fait sensation en finale d’operalia, la compétition fondée par Placido Domingo, aussi bien auprès du jury que du public. Taillée pour Wagner, elle a évidemment évoqué le souvenir de sa légendaire compatriote, Kirsten Flagstad.
Lise Davidsen : retenez bien ce nom, car il risque d’occuper le haut de l’affiche dans les années à venir ! Cette soprano dramatique norvégienne de 28 ans vient de remporter successivement trois prix au Concours « Operalia » (voir nos pages « comptes rendus » dans ce numéro), ainsi que le Premier prix du Concours « Reine Sonja », en Norvège et le Deuxième prix du Concours « Hans Gabor-Belvedere », à Amsterdam.
Lors de ces compétitions, Lise Davidsen a livré une interprétation simplement éblouissante de l’air d’Elisabeth, « Dich, teure Halle », extrait de Tannhäuser. Sa voix semble d’ailleurs taillée pour Wagner, à l’instar de celles de Kirsten Flagstad et Birgit Nilsson, ses illustres devancières scandinaves. Toutefois, Lise Davidsen ne semble se positionner ni comme une héritière, ni comme un épigone. Lorsqu’on l’interroge sur ses modèles, à peine cite-t-elle Jonas Kaufmann, pour ses qualités vocales et artistiques, bien sûr, mais surtout pour sa capacité à avoir su garder intacte sa passion pour la musique dans un milieu régi par le business. Qu’en est-il de la sienne ? On en saura peu, car la jeune femme a cette retenue toute nordique qui transforme une interview en exercice de maïeutique. On apprend ainsi qu’elle a passé son enfance dans un village du sud-est de la Norvège et qu’elle a découvert la musique à l’école et dans les chœurs, au moment des célébrations de Noël.
Sa pratique est d’abord instrumentale (elle s’amuse à composer des mélodies à la guitare !), avant d’entreprendre des études de chant, à l’âge de 13 ans. Poursuivant sa scolarité à Bergen, elle se rend ensuite à Copenhague où, après l’obtention d’un master, elle intègre l’Académie Royale de Musique, à 24 ans.