À partir du 8 août, dans un Teatro Rossini de Pesaro spécialement aménagé pour tenir compte des contraintes sanitaires, le ténor britannique, qui a mis fin à sa carrière de chanteur, met en scène une nouvelle production de La cambiale di matrimonio.
Confinement oblige, vous ne pouvez pas quitter l’Angleterre, en ce moment (1) ; comment vivez-vous cette situation ?
À vrai dire, elle ne me pèse pas trop ; j’ai de nombreux projets très intéressants et, du coup, peu de temps libre. Ce qui me contrarie surtout, c’est l’absence de vie sociale. Mais je suis dans le Sussex, pas très loin de Brighton, une région très verte, dans laquelle la végétation occupe une place importante ; c’est fort agréable, et je n’ai pas à me plaindre.
Avez-vous dû faire face à plusieurs annulations ?
Je devais partir à Calgary, au Canada, pour Ariadne auf Naxos ; je devais aussi mettre en scène L’Italiana in Algeri, à Athènes… Ces deux productions ont été annulées. J’ai donc été très surpris par la décision du « Rossini Opera Festival » de Pesaro d’assurer une programmation, malgré les problèmes causés par l’épidémie de Covid-19 ; c’est très bien, très courageux, même si cette Cambiale di -matrimonio sera montée dans des conditions particulières.
Que voulez-vous dire ?
Les chanteurs évolueront sur le plateau, et l’orchestre sera placé non pas dans la fosse, mais au parterre ; le public, en nombre limité, prendra place dans les loges. Les conditions seront ainsi réunies pour éviter, au maximum, toute possibilité de contagion. La dernière représentation sera diffusée sur grand écran, devant le Teatro Rossini, et le spectacle sera mis en ligne, pour quelque temps, sur le site du Festival. C’est un gros défi, mais qui ne me déplaît pas, bien au contraire. Dans de telles circonstances, la question de la rentabilité et du chiffre d’affaires ne se pose pas. À lui seul, le fait de maintenir cette manifestation a valeur de symbole : la vie culturelle n’est pas éteinte, elle recommence !