À partir du 27 septembre, le ténor franco-suisse, actuellement élève de Ludovic Tézier, incarne Rinuccio dans Gianni Schicchi, nouvelle coproduction entre l’Opéra National de Lorraine et l’association Nancy Opéra Passion.
Une passion née d’une moquerie : tel pourrait être le raccourci résumant le point de départ de la vocation de Jérémie Schütz pour le chant et le théâtre.
Alors qu’il a une dizaine d’années, le jeune garçon s’amuse d’un camarade prenant des cours de comédie musicale, activité sans doute peu masculine à ses yeux. Par défi, alors que son ami lui rétorque qu’il ne serait pas capable d’en faire de même, il s’inscrit à l’école de danse proche du petit village suisse où il réside. Et il se prend au jeu. Qui en vaut la chandelle, puisqu’il se retrouve bientôt le seul garçon dans le cours, endossant ainsi de nombreux rôles, et se produisant régulièrement dans le café-théâtre de Servion, dans le canton de Vaud.
À l’adolescence, vers 14-15 ans, Jérémie Schütz rejoint un groupe et prend un tournant plus rock, en interprétant notamment des airs de Grease. Mais la structure dans laquelle il évolue ferme boutique et il ne se sait plus où poursuivre son activité musicale.
Contre toute attente, sa mère lui donne l’idée de se perfectionner en allant étudier à la Haute École de Musique de Lausanne. Après un an de préparation, il auditionne et est admis dans la classe « amateur » de la soprano nippo-suisse Hiroko Kawamichi, où il va travailler sa voix de ténor en reprenant les bases du répertoire classique.
Jérémie Schütz a presque 18 ans et la question d’une carrière artistique ne se pose pas encore. Amoureux des belles lettres, le jeune homme avoue un penchant pour les textes médiévaux et pour l’analyse littéraire en général. C’est donc dans cette direction qu’il se voit évoluer professionnellement. Mais la musique va prendre le dessus.