À partir du 4 février, la jeune soprano marocaine chante Oberto dans Alcina, en version de concert, à Monte-Carlo, Versailles et Toulouse, aux côtés notamment de Sonya Yoncheva et Philippe Jaroussky, sous la baguette d’Ottavio Dantone.
La soprano Hasnaa Bennani a l’esprit de famille. C’est accompagnée de son petit garçon et de son mari qu’elle se présente à notre rendez-vous – ils s’installeront très discrètement à une autre table du café pendant la durée de l’interview.
C’est grâce à sa sœur aînée Jalila, chef de chœur, qu’elle a découvert le chant classique. Et c’est parce qu’il y règne un esprit de camaraderie presque familial, qu’elle a choisi de se spécialiser dans le répertoire baroque.
La chanteuse a besoin d’un cocon protecteur et bienveillant pour s’épanouir. Pour perpétuer, sans doute, celui qu’elle a connu dans son enfance au Maroc et qu’elle retrouve aussi souvent que son emploi du temps le lui permet.
Élevée par des parents mélomanes, affectionnant autant la musique classique occidentale qu’arabe, Hasnaa débute le violon dès l’âge de 4 ans et avoue « avoir pris beaucoup de plaisir à cet apprentissage ». Vers 10 ans, elle commence à chanter dans les chœurs dirigés par sa sœur ; elle y découvre les bases du déchiffrage et de la technique vocale.
Progressivement, elle s’approche du devant de la scène et se voit confier de plus en plus de solos. Mais rien n’est encore joué et Hasnaa Bennani poursuit le violon, tout en suivant un parcours classique au lycée français de Rabat.
C’est le hasard d’une rencontre avec Glenn Chambers, venu donner des master classes au Maroc, qui va probablement décider de son avenir. Elle n’a que 15 ans et il lui conseille la patience, tout en lui laissant ses coordonnées, dans le cas où elle viendrait en France.
Peut-être le rêve a-t-il germé à ce moment-là, car la jeune musicienne décide de rejoindre l’Hexagone dès son bac en poche, le système d’enseignement musical marocain ne lui permettant pas d’aller plus loin dans son perfectionnement.