Entretien du mois Lucile Richardot : « Ce que je suis deven...
Entretien du mois

Lucile Richardot : « Ce que je suis devenue aujourd’hui est le reflet de ma passion pour le chœur et la polyphonie »

28/02/2023
© Jean-François Robert

Grosse actualité, en ce mois de mars, pour la captivante mezzo-soprano française : nouvelle production du diptyque Le Rossignol/Les Mamelles de Tirésias, au Théâtre des Champs-Élysées, du 10 au 19, dans laquelle elle tient les rôles de la Mort et de la Marchande de journaux ; puis récital à la Philharmonie de Paris, le 20, pour accompagner la sortie de son nouveau disque, enregistré avec la pianiste Anne de Fornel, chez Harmonia Mundi, et dédié à l’intégrale des mélodies de Nadia et Lili Boulanger.

Vous deviez être journaliste, mais c’est la musique qui vous a emportée…

J’ai pratiqué la musique, en effet, à partir de l’âge de 7 ans, et à 11 ans, j’ai délaissé le piano pour intégrer Les Petits Chanteurs à la Croix de Lorraine, à Épinal, ma ville natale. Cette manécanterie, indépendante des conservatoires et des classes à horaires aménagés, faisait partie de la fédération des Pueri Cantores ; il n’y avait ni contrôle, ni évaluation à la fin de l’année. J’interprétais de la musique baroque et des arrangements de chansons de variété, dans le cadre de concerts, de tournées, de disques… Mais je n’envisageais pas de devenir cantatrice. Prendre des cours avec Christiane Stutzmann, la mère de Nathalie, qui était une enseignante très réputée au Conservatoire de Nancy, ne me serait jamais venu à l’idée ! Je me suis donc retrouvée à Paris, afin d’y mener des études de journalisme, à l’Institut Français de Presse (IFP), et j’ai même signé quelques piges dans des publications médicales. Avant d’arriver dans la capitale, entre deux épreuves de concours, j’avais assisté à un concert donné par les élèves de la Schola Cantorum, rue Saint-Jacques, qui avait éveillé en moi une promesse : celle de m’inscrire quelque part, si je décrochais l’un de ces concours. Je faisais alors partie de cinq ou six chœurs amateurs ; je chantais sous la direction de Jean-Philippe Sarcos ; je me produisais aussi bien dans des églises qu’au Cirque d’Hiver… J’ai même participé, avec le Chœur de l’Orchestre de Paris, à la reprise des Contes d’Hoffmann, mis en scène par Jérôme Savary, dans ce qu’on appelait alors le Palais Omnisports de Paris-Bercy (POPB). Mais dans ce type d’ensemble, il y a un plafond de verre qu’il est difficile de dépasser. À moins de sauter le pas des compagnies professionnelles.


Dans Vespro della Beata Vergine, avec Raphaël Pichon, à Versailles (2019). © Pascal Le Mée

Vous avez donc cherché à suivre une nouvelle formation musicale…

Je me suis toujours dit : « Chi va piano, va sano. » Je viens du chœur, j’aime la polyphonie, et ce que je suis devenue aujourd’hui est le reflet de ces deux passions. J’ai réellement basculé, en 2005, l’année de la mort du pape Jean-Paul II, en assistant, sur le pont d’Arcole, à une messe-hommage organisée à Notre-Dame de Paris, mais retransmise à l’extérieur, en raison de la foule. Asmarâ de Jean-Louis Florentz, interprété par la Maîtrise Notre-Dame, a été, ce jour-là, une révélation ! Et j’ai compris, une bonne fois pour toutes, qu’il me fallait intégrer cet ensemble. Je fréquentais depuis deux ans le Conservatoire du 5e arrondissement, quand j’ai réussi le concours d’entrée à la Maîtrise Notre-Dame. C’était un équivalent temps plein ; il fallait assurer les nombreux services cultuels, tout en bénéficiant d’une formation musicale. À la tête de la Maîtrise se trouvait encore Nicole Corti, qui l’avait recréée, en 1993, et Lionel Sow dirigeait le chœur d’enfants. J’ai donc appris de l’un et de l’autre, tout en bénéficiant de certaines passerelles : par exemple, l’organiste Yves Castagnet, professeur à la Maîtrise Notre-Dame, intervenait aussi dans le continuo du Concert d’Astrée, et les informations sur les auditions circulaient, notamment pour les stages de Royaumont ou d’Ambronay, que j’ai largement écumés. Après trois années à la Maîtrise, j’ai suivi trois autres années de formation en musique ancienne au Conservatoire à Rayonnement Régional, rue de Madrid. Vous voyez que j’ai commencé tard : à 27 ans, à la Maîtrise Notre-Dame, et à 30 ans, au CRR ! Cadmus et Hermione de Lully, dirigé par Vincent Dumestre et mis en scène par Benjamin Lazar, spectacle que nous avons donné à l’Opéra-Comique et à Rouen, en 2008, a été mon premier opéra baroque. J’étais dans les chœurs, avec maquillage blanc, éclairage à la bougie et prononciation restituée. Puis, en 2012, avec deux amis luthistes, Stéphanie Petibon et Olivier Labé, nous avons fondé l’Ensemble Tictactus, spécialisé dans la musique française, italienne et anglaise, allant de la Renaissance à la fin du XVIIe siècle ; l’air de cour était au cœur de notre répertoire.


En concert au Festival d’Ambronay (2021). © Bertrand Pichène

On vous considère aujourd’hui, avant tout, comme une interprète baroque…

Parce que j’aime la musique ancienne et la musique baroque, et le milieu qui leur est associé. Un milieu un peu moins verrouillé par les agents, les concours ou les auditions que celui du monde belcantiste ! Dans le baroque, tout glisse de proche en proche. Ce qui fait que j’ai pu chanter à la fois en soliste et en tutti avec de nombreux ensembles, notamment Correspondances, fondé et dirigé par Sébastien Daucé. J’aime retravailler avec un nouvel ensemble une œuvre que je connais déjà ; inversement, j’aime découvrir une nouvelle œuvre avec un ensemble qui m’est familier. C’est ainsi que j’ai eu grand plaisir à participer, avec Correspondances, à l’enregistrement de Psyche de Matthew Locke, un opéra ­anglais de 1675, chez Harmonia Mundi. Et je n’oublie pas les Cantate da camera d’Alessandro Scarlatti, que j’ai gravées avec le claveciniste Philippe Grisvard (Audax Records), ni le disque Hambourg 1700, réalisé avec l’ensemble ActeSix (Oktav Records). Malgré le programme Magiciennes baroques, qui aborde quelques « tubes » mais aussi plusieurs raretés, avec Jean-Luc Ho aux claviers, je n’ai, à ce jour, interprété qu’un seul opéra de Vivaldi, Arsilda, avec Vaclav Luks, en 2017, et deux de Haendel : Rinaldo, dans une version réduite et une mise en scène de poche, avec Bertrand Cuiller, en 2018 ; et Giulio Cesare, sous la direction musicale de Philippe Jaroussky, en 2022.


Goffredo dans Rinaldo, à Quimper (2018). © Pascal Perennec

Avec quels metteurs en scène avez-vous aimé travailler ?

J’ai cité Benjamin Lazar : je vais renouer avec lui, la saison prochaine, à l’Auditorium de Radio France, pour Le Grand Macabre de György Ligeti, en compagnie de l’Orchestre National de France, dirigé par François-Xavier Roth. Nous donnerons l’ouvrage en français, en version de concert – ou peut-être mise en espace. Je camperai Mescalina, un rôle écrit très grave, avec des intervalles de vertige et, surtout, un langage très châtié… Même si le rôle de Geneviève est court, j’ai aimé préparer Pelléas et Mélisande avec Julien Fisera, l’assistant d’Éric Ruf, à Rouen, puis avec Éric Ruf, lui-même, au Théâtre des Champs-Élysées, en 2021. J’ai travaillé dans la joie L’Orfeo de Luigi Rossi, avec Jetske Mijnssen, à Nancy, et j’ai plusieurs fois collaboré avec Vincent Huguet, ancien assistant de Patrice Chéreau, avec Correspondances, puis avec Pygmalion, l’ensemble fondé et dirigé par Raphaël Pichon. Je citerai aussi volontiers Samuel Achache, spécialiste des mises en scène salissantes ! En janvier 2019, nous avons fait Songs aux Bouffes-du-Nord, transposition scénique de l’album Perpetual Night que j’avais enregistré avec Sébastien Daucé, chez Harmonia Mundi – un disque composé entièrement de musiques ­anglaises du XVIIe siècle. J’apprécie les jeunes personnalités, comme Silvia Costa, avec qui j’ai chanté Combattimento, la théorie du cygne noir, à Aix-en-Provence et à Caen, en 2022. Et puis, après avoir touché un peu de l’esthétique de Cyril Teste, j’aimerais aller voir du côté de James Gray ou de Simon Stone, qui viennent du cinéma, ou encore de personnalités issues du théâtre, comme Christian Hecq, sociétaire de la Comédie-Française, et Valérie Lesort. Il y a aussi ceux qui sont partis : Luc Bondy, que j’ai connu à l’occasion de la création d’Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans, au Palais Garnier, en 2009.

La musique d’aujourd’hui est une autre spécialité qu’on vous attribue…

Ce qui me permet de dire qu’on s’en fait trop souvent une fausse idée. La musique contemporaine n’est pas toujours torturée ou difficile d’accès. Chanter la Sequenza III, les Cries of London et les Folk Songs de Luciano Berio, comme je l’ai fait dans mon disque Berio To Sing, chez Harmonia Mundi, avec Les Cris de Paris et Geoffroy Jourdain, est un vrai plaisir. Tout n’est pas aussi interlope que Wüstenbuch de Beat Furrer, que j’ai créé dans une mise en scène de Christoph Marthaler, à Bâle, en 2010, avec Les Solistes XXI de Rachid Safir !

Vous avez, en revanche, parlé d’« autoflagellation » à propos de l’interprétation des motets de Carlo Gesualdo…

Moi ?

Mais oui !

J’ai dû vouloir dire que Gesualdo était un musicien surprenant. Ses motets, toujours a cappella, sont tendus de pièges harmoniques, qui nous obligent à penser haut les bémols et bas les dièses, selon le contexte, comme dans toute la musique ancienne, mais avec une petite obsession – presque perverse ! – pour les enharmonies, les tonalités en mutation, les places évolutives dans la polyphonie. Avec ses dissonances tout aussi délicieusement torturées, Monteverdi est plus confortable, car il prévoit souvent un soutien instrumental, au moins une basse continue.

Ce qui nous permet d’évoquer votre tessiture. Alors, mezzo-soprano ou contralto ?

Je dirai mezzo, c’est plus prudent pour l’instant ! Je suis plus heureuse dans une tessiture plus brillante que celle de contralto, sans pour autant être un mezzo mozartien. D’ailleurs, je n’ai pas les clefs pour défendre les opéras de Mozart, dont j’interprète volontiers la musique sacrée. L’aigu de Cherubino (Le nozze di Figaro) me pose problème, alors que, dans La clemenza di Tito, Annio – qui est dans ma tessiture, et que j’ai abordé au cours de mes études – m’ennuie, Vitellia me galvanise, mais seulement le temps de son air « Non più di fiori ». En 2019, j’ai eu beaucoup de plaisir, en revanche, à chanter Das Lied von der Erde de Mahler, dans la version chambriste du regretté Reinbert de Leeuw (Alpha Classics), où la partie de mezzo s’avère plutôt fine et délicate, parfois très allégée. Rien à faire, ce n’est pas la même écriture !

Entre Mozart et Mahler, il y a le bel canto…

C’est un univers qui est très loin de moi. Bien sûr, j’ai travaillé Rossini « pour l’hygiène », mais je trouve cette musique trop écrite dans les cadences : on dirait de la musique contemporaine ! J’aime ornementer, mais en écrivant moi-même mes traits. Le problème est le même pour l’Orphée de Gluck, dans la version d’Orphée et Eurydice revue par Berlioz : Pauline Viardot devait avoir une agilité de soprano ! D’un autre côté, vocaliser dans le grave me fait consommer trop d’air. Chez Bach, j’adopte volontiers la dénomination « alto » de la partition, et je dois avouer que je me glisse comme dans des chaussons dans les airs de l’Oratorio de Noël (Weihnachtsoratorium), que j’ai chanté à Radio France, en décembre dernier, sous la baguette de Vaclav Luks, ou dans ceux de la Passion selon saint Matthieu (Matthäus-Passion), que j’ai enregistrée avec Pygmalion et Raphaël Pichon, chez Harmonia Mundi. J’attends avant d’aborder un rôle comme Dalila (Samson et Dalila), qu’on m’a déjà proposé. Mais, en janvier-février 2022, à l’Opéra-Comique, j’ai été Gertrude dans Hamlet d’Ambroise Thomas, pour remplacer Sylvie Brunet-Grupposo… Dieu, que c’était aigu et vaillant !


Cornelia dans Giulio Cesare, avec Sébastien Duvernois (le fantôme de Pompeo), au Théâtre des Champs-Élysées (2022). © Vincent Pontet

Vous avez cité Berlioz : enregistré par le label Château de Versailles Spectacles, à l’Opéra Royal, le 21 octobre 2018, il existe un superbe DVD, où vous chantez la cantate Cléopâtre et deux airs des Troyens, sous la direction musicale de John Eliot Gardiner, à la tête de son Orchestre Révolutionnaire et Romantique. Était-ce un galop d’essai, avant d’aborder Les Troyens dans leur intégralité ?

Je m’étais offert une belle robe de couturier, à l’occasion de ce concert de mes 40 ans ! Nous avons fait, avec ce programme construit autour de la Symphonie fantastique, une tournée qui nous a conduits jusqu’à New York, au Carnegie Hall, et je me souviens d’avoir interprété en bis, avec l’altiste Antoine Tamestit, la « Chanson gothique » de La Damnation de Faust. Si je n’ai jamais refait Cléopâtre depuis lors, même si on me l’a demandé, c’est faute de compatibilité d’agenda. Je suis à l’aise dans la durée des scènes lyriques et des cantates, même si cette Cléopâtre est éprouvante : la « Méditation » est une vraie scène d’incantation réfugiée dans le grave, qui exige qu’on relève brusquement la tête pour trouver des aigus ! Quant aux Troyens, plutôt que Didon, rôle que je trouve très lyrique et exposé, j’aimerais mieux aborder Cassandre ou Anna.

En attendant, l’une des grandes affaires de cette fin d’hiver est votre intégrale des mélodies des sœurs Boulanger – Nadia & Lili Boulanger : The Complete Songs –, qui vient de paraître sous forme d’un coffret de trois CD, sous-titré Les Heures claires, chez Harmonia Mundi…

Le moteur de cette histoire, c’est la pianiste Anne de Fornel, qui m’a d’abord proposé d’enregistrer avec elle, en vidéo, deux mélodies de Nadia Boulanger, Cantique et Un grand sommeil noir, sous la direction artistique d’Héloïse Luzzati, qui souhaite remettre à l’honneur des compositrices oubliées. J’ai proposé à Christian Girardin, le directeur d’Harmonia Mundi, d’aller plus loin, et c’est lui qui nous a convaincues de graver une intégrale des mélodies des sœurs Boulanger. L’ensemble représente une soixantaine de pièces, dont les deux tiers de Nadia. J’en interprète pour ma part trente, dont un duo avec le baryton Stéphane Degout. L’une de ces mélodies, signée Nadia, ressemble à un brouillon ou à une page inachevée, mais nous l’avons enregistrée, malgré tout, telle quelle. Pour les Clairières dans le ciel de Lili, qui m’auraient obligée à trop de transpositions, nous avons fait appel à la soprano Raquel Camarinha, ancienne lauréate du Concours International de Chant-Piano « Nadia et Lili Boulanger ». Quelques pages de musique de chambre, avec la violoniste Sarah Nemtanu et la violoncelliste Emmanuelle Bertrand, permettent de donner un peu de respiration à l’ensemble. Pour que le public se fasse une idée, un récital est prévu, le 20 mars, à Paris, à la Cité de la Musique, et un autre, le 31 mars, à Saint-Brieuc.

Nadia Boulanger (1887-1979) a cessé de composer, au début des années 1920…

Et elle a eu bien tort ! Nadia a été marquée par la mort prématurée de sa sœur, à 24 ans, en 1918, mais aussi par celle de Raoul Pugno, en 1914, qui fut son mentor et son unique amour. Les Heures claires, qui donnent leur titre à notre coffret, ont été écrites avec Pugno, et ce sont des mélodies harmoniquement très riches, assez proches de celles de Lili, dont le langage était plus audacieux, alors que la plus grande partie de la musique de Nadia trahit l’admiration qu’elle éprouvait pour Fauré. D’une manière générale, la musique de Nadia coule plus de source, tout en évoquant aussi la trompeuse simplicité d’un Debussy, alors que celle de Lili ne se chante pas au premier déchiffrage. Singulièrement, l’influence de Stravinsky se sent davantage dans les compositions de Lili, alors qu’il était l’ami de Nadia.

À quels poètes Nadia et Lili Boulanger ont-elles fait appel ?

Certains étaient célèbres, comme Verlaine, Maeterlinck ou Verhaeren ; d’autres moins, comme Georges Delaquys. Ernest Boulanger, le père de Nadia et Lili, étant professeur au Conservatoire de Paris, de nombreux poètes de l’époque, imposés dans les classes de composition, étaient des amis de la famille. Il y a, également, des textes très sombres de Camille Mauclair. Ce dernier qui, au départ, était un disciple de Mallarmé, a sombré, pendant l’entre-deux-guerres, dans l’antisémitisme, d’où peut-être sa brouille avec Nadia. On compte, aussi, trois mélodies de Nadia sur des poèmes de Heine, en allemand, qui ressembleraient presque à du Schumann ou du Wolf, par leur intensité lyrique. J’en ai enregistré une ; Stéphane Degout s’est chargé des deux autres, aux adresses plus masculines.

Quels sont vos projets lyriques, à court et moyen terme ?

Il y aura, d’abord, en mars, le diptyque Le Rossignol (Stravinsky)/Les Mamelles de Tirésias (Poulenc), avec François-Xavier Roth et Olivier Py, au Théâtre des Champs-Élysées. Puis, début juin, je tiendrai le rôle-titre de Circé d’Henry Desmarets, à Boston, dans une mise en scène de Gilbert Blin, avec l’ensemble du Boston Early Music Festival, dirigé par Paul O’Dette & Stephen Stubbs – le label CPO enregistrera l’ouvrage, à l’occasion de ces représentations. Il y aura, ensuite, le 15 juin, au Victoria Hall de Genève, Elias de Mendelssohn, en concert, sous la baguette de Philippe Herreweghe ; mes partenaires seront Sandrine Piau, Werner Güra et Stephan MacLeod. Sans oublier, cet été, des spectacles mêlant chansons et mélodies françaises, avec l’Ensemble Contraste. Je retrouverai mes chers amis de Correspondances, fin juillet, à Lisieux, dans le cadre du Festival « Les Promenades Musicales du Pays d’Auge », pour un David et Jonathas de Marc-Antoine Charpentier qui sera donné, en novembre, à Caen. Plus tard, début 2025, il est prévu que je participe à une production de Dialogues des Carmélites, à Rouen. On m’avait proposé Mère Marie, mais ce sera plutôt Madame de Croissy, la Première Prieure, comme je l’imaginais. Quel rôle tragique ! J’adore l’idée de faire des râles sur scène, de blasphémer, c’est moins intimidant que les gros mots du Grand Macabre !

Propos recueillis par CHRISTIAN WASSELIN

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