À partir du 27 décembre, la mezzo-soprano française incarne Louise dans Les Mousquetaires au couvent, dans la mise en scène de Jérôme Deschamps, créée à Lausanne, en décembre 2013, et reprise à l’Opéra-Comique, en juin 2015.
Deux heures d’entretien et la sensation d’avoir tout juste effleuré le sujet. Telle est l’impression que laisse une rencontre avec Eléonore Pancrazi, 25 ans depuis l’été dernier. Car la mezzo est volubile, et généreuse de ses souvenirs, qu’elle a nombreux malgré sa toute jeune carrière.
Née à Ajaccio, dans une famille de « lyricomanes », comme elle nomme ses parents, Eléonore Pancrazi fréquente les maisons d’opéra depuis l’enfance. Étrangement, ce n’est pas une représentation en salle mais une retransmission télévisée, qui signe son amour inconditionnel pour le genre. Celle de La Périchole, mise en scène par Jérôme Savary, alors directeur de l’Opéra-Comique.
Nous sommes en 2000 et, du haut de ses 10 ans, la petite fille décide d’écrire une longue lettre agrémentée de dessins à l’homme de théâtre, afin de lui dire combien elle a aimé l’œuvre et son interprétation. Jérôme Savary lui répond et lui fixe un rendez-vous, l’année suivante, à Bastia, où le même spectacle est donné.
La rencontre a lieu et, pour Eléonore Pancrazi, il s’agit de l’élément déclencheur : « J’adorais cette théâtralité, cette joie de vivre qu’il communiquait dans ses spectacles. J’avais envie d’être ce genre de chanteuse, d’aller vers un public néophyte pour le convaincre que l’opéra, c’était génial ! »
Mais le rêve n’est pas la réalité. À Corte, où elle réside, ses envies de musique sont trop grandes pour son environnement. Elle se sent à part, les enfants de son âge se moquent de ses goûts, et elle trouve un refuge en jouant du piano, puis du violon et de la batterie.