À partir du 27 décembre, la jeune soprano fait ses débuts en France dans Le nozze di Figaro, à l’Opéra de Toulon. Elle sera ensuite à Paris, le 20 janvier, pour participer à la finale du concours « Les Mozart de l’Opéra », au Théâtre des Champs-Élysées.
Il est 20 h, un dimanche d’octobre à Paris. Il est 15 h à Sao Paulo, au même moment. L’interview se déroule par téléphone, et la communication est mauvaise de part et d’autre de l’océan. Il faut tendre l’oreille pour s’entendre et se comprendre. Pourtant, dès les premiers échanges, la conversation est chaleureuse, à l’image de la jeune femme attachante que l’on découvre pendant près d’une heure.
À l’instar de nombreuses cantatrices, la vocation musicale de Camila Titinger fut précoce. Élevée au son des arpèges d’une mère pianiste et des vocalises d’un grand-père chanteur, la Brésilienne gazouille devant son miroir en se parant des atours des vedettes. Sensible à cette passion infantile, sa famille lui propose de suivre des cours de chant. Mais en prenant toutes les précautions nécessaires, car la petite n’a que 8 ans et son père, médecin, veut protéger ses cordes vocales.
C’est donc avec l’aval d’un oto-rhino-laryngologiste qu’elle débute son apprentissage musical. Très vite, le talent de la fillette est repéré : elle est invitée à la télévision nationale, où elle devient une star en herbe, interprétant les standards du music-hall et du répertoire brésilien. Pendant plusieurs années, elle confirme ses dons et est convaincue d’avoir fait le bon choix en optant pour la musique, où elle sait vouloir faire carrière.
Mais cette expérience sous les sunlights a ses limites et, adolescente, Camila Titinger prend la décision d’interrompre ses apparitions télévisuelles, pour étudier sa discipline sur le plan théorique. « J’ai tout recommencé de zéro. Car, même si j’avais démarré tôt, je n’avais jamais été confrontée à des critiques négatives, dont j’avais besoin pour avoir une démarche constructive. »