Le 6 novembre, le jeune compositeur français propose son troisième opus lyrique, Le Premier Meurtre, sur un livret de Federico Flamminio et dans une mise en scène de Ted Huffman. La partie musicale est confiée à ses vieux complices, Maxime Pascal et son orchestre Le Balcon.
Quelle a été la genèse de cet opéra, avant même que vous en trouviez le sujet ?
Je travaille avec Le Balcon depuis sa naissance, en 2008. Nous avons monté ensemble un premier opéra, intitulé De la terreur des hommes, sur un livret de Daniel Levin Becker, représenté en l’église Saint-Merri de Paris, en 2011. Il nous a donné l’envie d’en créer immédiatement un second, mais nous avons préféré attendre, afin d’être accueillis par une structure plus importante. C’est ainsi que l’Opéra de Lille et la Fondation Singer-Polignac nous ont commandé Le Premier Meurtre.
Un titre pareil rappelle celui de l’oratorio d’Alessandro Scarlatti, Il primo omicidio (1706-1707), construit sur les figures bibliques de Caïn et Abel…
C’était une de nos premières idées, mais l’aspect mythique a finalement disparu de l’opéra. Avec le librettiste Federico Flamminio, nous avons d’abord établi des listes pour faire circuler nos idées, et nous sommes tombés sur la notion de « premier » : le premier jour, le premier homme, le premier meurtre, etc. Nous avons commencé l’histoire en imaginant une société religieuse fondée sur un meurtre, déguisé en sacrifice. Mais on s’est rendu compte qu’introduire une religion inventée, dans un monde lui-même inventé, compliquait considérablement l’intrigue, et nous éloignait de ce que nous voulions raconter. Nous avons donc préféré nous concentrer sur les personnages et leurs sentiments.