Fermé pour travaux depuis 2007, l’Opéra-Théâtre, inauguré en 1894, rouvre ses portes.
Cérémonie officielle le 20 septembre, suivie d’un concert d’Inva Mula, avec l’Orchestre d’Auvergne, le lendemain, avant le premier opéra à l’affiche : La traviata, les 18 et 19 octobre, en ouverture de la saison 2013-2014 du Centre Lyrique Clermont-Auvergne. Pierre Thirion-Vallet, directeur général et artistique de ce dernier, attendait ce moment depuis six ans…
L’Opéra-Théâtre ouvre à nouveau ses portes. Comment avez-vous vécu sa fermeture ?
L’Opéra-Théâtre, inauguré en 1894, était effectivement fermé depuis janvier 2007. Le Centre Lyrique Clermont-Auvergne s’était installé pour l’essentiel à la Maison de la Culture, ainsi que dans une grande salle de la périphérie, le Théâtre du Polydôme. Cela n’a pas eu que des inconvénients, et nous a même permis de développer notre public et de le rajeunir, car celui de la Maison de la Culture est très large, très mélangé. Pendant la saison 2012-2013, nous avons accueilli 26 000 personnes, dont la moitié à Clermont, mais notre diffusion régionale va bien au-delà de la ville. Finalement, cette fermeture, qui aurait pu être un lourd handicap, a été un bien et nous a valu une certaine reconnaissance.
Comment la restauration de l’Opéra-Théâtre s’est-elle passée ?
Le bâtiment, l’ancienne Halle aux Toiles, conservera au rez-de-chaussée l’activité commerciale qu’il a toujours eue. À partir du premier étage, se trouvent tous les locaux de l’Opéra-Théâtre. La décoration était défraîchie ; elle a été entièrement refaite à l’identique, y compris le foyer, et l’ensemble a retrouvé des couleurs très franches, des rouges, des jaunes, des verts. L’intérieur est chaleureux ; la salle a récupéré son décor d’origine, un ton que l’on appelle chez nous « rouge lave », et son plafond peint par Jules Toulot. Pour des raisons de confort et de sécurité, nous sommes passés de 700 à 600 places ayant une belle visibilité. La dépose des tissus et de la moquette a permis d’améliorer l’acoustique, déjà très bonne.
Et techniquement, qu’avez-vous modifié ?
Tout a été mécanisé, mais quelques éléments ont été conservés, en témoignage du fonctionnement d’une maison d’opéra au XIXe siècle. La scène est de bonne dimension, 10 m d’ouverture, 14 de profondeur. Le premier spectacle représenté à l’époque avait été Les Huguenots, mais il n’est plus question de donner ce genre d’ouvrage : la fosse ne pourrait pas accueillir la formation instrumentale nécessaire, alors qu’elle peut abriter un orchestre pour jouer Mozart, d’une quarantaine de musiciens.
Disposez-vous d’ateliers ?
Nous avons créé un atelier de costumes à Montferrand, et nous y faisons même travailler des stagiaires venus de lycées professionnels. Tous les costumes de la nouvelle production de Don Pasquale, que l’on présentera en janvier 2014, sont fabriqués ici.
Comment l’ancien Opéra fonctionnait-il ?
Il était sous le régime d’une régie municipale, comme la plupart des théâtres lyriques de province ; il affichait un répertoire essentiellement XIXe, avec de l’opérette, quelques tournées, et des artistes parisiens en représentation.