Christopher Maltman (Friedrich) – Peter Lodahl (Luzio) – Ilker Arcayürek (Claudio) – David Alegret (Antonio) – David Jerusalem (Angelo) – Manuela Uhl (Isabella) – Maria Miro (Mariana) – Ante Jerkunica (Brighella) – Isaac Galan (Danieli) – Maria Hinojosa (Dorella) – Francisco Vas (Pontio Pilato) Coro y Orquesta Titulares del Teatro Real, dir. Ivor Bolton. Mise en scène : Kasper Holten. Réalisation : Janos Darvas (16:9 ; stéréo ; Dolby Digital & DTS Digital Surround)
1 DVD Opus Arte OA 1191 D
Nous avions beaucoup aimé cette nouvelle production du deuxième opéra de Wagner, lors de sa création au Teatro Real de Madrid, en février 2016 (voir O. M. n° 116 p. 52 d’avril). Le DVD ne nous procure pas tout à fait les mêmes satisfactions, pour deux raisons.
D’abord, tout en continuant à saluer l’excellent travail effectué par Ivor Bolton, sa direction nous paraît, cette fois, un peu trop sage. Le côté « foldingue » du livret et de la mise en scène de Kasper Holten ne trouve pas suffisamment de correspondances dans la fosse, au risque de rendre certains passages un tantinet ennuyeux.
Ensuite, autant la cohésion de la distribution faisait passer les faiblesses des uns et des autres dans la salle, autant la captation se révèle impitoyable. Ainsi, Manuela Uhl, tout en tirant son épingle du jeu dans le rôle meurtrier -d’Isabella, devient par moments fastidieuse, avec ses aigus criés et pas toujours très justes.
Les micros se montrent également cruels envers Maria Miro, Mariana touchante, mais au timbre décidément peu agréable et à l’expression monotone, ainsi qu’avec Ilker Arcayürek, jeune ténor turc qui remplaçait Bernard Richter en Claudio, dont les limites ressortent encore davantage.
En revanche, Peter Lodahl, Christopher Maltman et Ante Jerkunica passent sans problème l’épreuve du DVD, tant sur le plan vocal que scénique, à l’instar d’une solide équipe de – –comprimari.
Filmée sans génie par Janos Darvas, la production conserve ses vertus, permettant de découvrir dans de bonnes conditions un opéra qui mériterait d’être plus souvent repris, tant il recèle de beautés musicales.
Au bilan, une première au catalogue DVD d’autant plus bienvenue, par rapport aux versions publiées en CD, que Das Liebesverbot a besoin de la scène pour déployer tous ses charmes. Il est néanmoins possible de faire mieux et nous attendons avec impatience qu’un théâtre se lance dans l’aventure, en mobilisant les meilleurs chanteurs mozartiens, wagnériens et belcantistes du moment.
RICHARD MARTET