Genia Kühmeier (soprano) – Elisabeth Kulman (mezzo-soprano) – Julien Behr (ténor) – Charles Dekeyser (basse)

Salzburger Bachchor, Les Musiciens du Louvre, dir. Marc Minkowski. Mise en scène et chorégraphie : Bartabas. Réalisation : Andy Sommer (16:9 ; stéréo : PCM 2.0 ; DTS 5.0) 1 DVD Cmajor 741808 &&&&&

Lors de sa création, en janvier 2017, dans le cadre de la « Semaine Mozart » (« Mozartwoche ») de Salzbourg, nous avions énormément aimé ce spectacle, dont le Requiem de Mozart constituait la pièce de résistance (voir O. M. n° 126 p. 66 de mars). Il s’agit, rappelons-le, d’une « chorégraphie équestre », dont les protagonistes sont autant les chevaux et cavaliers de ­l’Académie équestre nationale du domaine de Versailles, dirigée par Bartabas, que les musiciens. Comme pour Davide penitente, monté dans les mêmes conditions en 2015, et publié en DVD sous la même étiquette (voir O. M. n° 130 p. 84 de juillet-août 2017), Andy Sommer, le réalisateur, n’est pas tout à fait parvenu à restituer l’extraordinaire alchimie de l’ensemble, indissociablement liée au cadre unique du Manège des ­rochers (Felsenreitschule). Mais, en variant les cadrages avec beaucoup d’habileté (plans rapprochés,vues d’ensemble, contre-plongées), il a traduit l’essentiel. La course frénétique des chevaux pendant Dies irae perd ainsi un peu de son impact. Confutatis, Lacrimosa, Sanctus ou Agnus Dei conservent, en revanche, tout leur pouvoir d’évocation, d’autant que l’exécution musicale est de très haut niveau. Splendidement dirigés par Marc Minkowski, Les Musiciens du Louvre et le Salzburger Bachchor ne méritent que des éloges, dans le Requiem proprement dit, comme dans le Miserere KV 85 de Mozart et l’extrait orchestral de The ways of Zion do mourn HWV 264 de Haendel, qui introduisent la soirée, et dans le célèbre Ave verum, qui la conclut. Le soprano rayonnant et facile de Genia Kühmeier continue de planer sur le quatuor de solistes, faisant jeu égal avec un Julien Behr d’une séduction et d’une rigueur sans faille dans la partie de ténor. Elisabeth Kulman ne démérite pas, mais elle sonne plus en retrait. Quant à Charles Dekeyser, les micros, sans le rendre inoubliable, lui confèrent une dimension cruellement absente dans la salle. Bilan globalement très positif, donc. Et, même si l’on n’est pas sensible à l’art équestre, une version marquante du Requiem de Mozart.

RICHARD MARTET

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