On en parle Un nouveau Tristan à Bayreuth
On en parle

Un nouveau Tristan à Bayreuth

25/06/2024
Thorleifur Örn Arnarsson. © Sven-Helge Czichy

Longtemps, Tristan und Isolde n’a pas été l’ouvrage pour lequel on faisait, en priorité, le pèlerinage à Bayreuth, haut lieu du Ring et de Parsifal. La première production in loco, due à Cosima Wagner (1886), s’est même déroulée devant deux cent cinquante spectateurs. Après les mises en scène de Siegfried Wagner (1927) et Heinz Tietjen (1938), l’après-guerre sera l’ère du guichet fermé, avec la succession de Wieland et Wolfgang Wagner, August Everding, Jean-Pierre Ponnelle et, surtout, Heiner Müller, dans les années 1990.

Depuis le nouveau siècle se sont succédé les spectacles de Christoph Marthaler, chantre d’une passion amoureuse désabusée, de Katharina Wagner, avec son complot contre les amants ourdi par Marke, puis en 2022 et 2023, pour deux représentations seulement, chaque été, la proposition dépouillée, cousue main pour la période Covid, signée Roland Schwab.

Le treizième Tristan de l’histoire du Festspielhaus de Bayreuth sera confié, en ouverture de l’édition 2024, à Thorleifur Örn Arnarsson. Âgé de 45 ans, fils de comédiens, le metteur en scène islandais s’est fait remarquer, d’abord, pour ses productions shakespeariennes, avant de se frotter à l’univers lyrique dans la sphère germanophone, en partant d’Augsbourg, où il a monté Die Fledermaus et La Bohème, avant son premier Wagner, Lohengrin, suivi de Siegfried, à Karlsruhe et, plus récemment, Parsifal, à Hanovre.

Les sept représentations, étalées entre le 25 juillet et le 26 août, seront dirigées par Semyon Bychkov, qui n’était, jusqu’alors, apparu dans l’« abîme mystique » que pour deux reprises de Parsifal, en 2018 et 2019. Quant à la distribution, elle aligne des habitués de l’ouvrage, comme l’inoxydable Ekaterina Gubanova, en Brangäne, ou le viril Andreas Schager, en Tristan – qu’il cumule, cette année, avec Parsifal ! –, face à l’Isolde de Camilla Nylund, dont la prise de rôle, en juin 2022, à l’Opernhaus de Zurich, a fini d’ancrer l’évolution vers les emplois de Hochdramatischer Sopran.

Günther Groissböck, qui se dispute, avec Georg Zeppenfeld, le titre de grande basse wagnérienne du moment, incarnera Marke, tandis que le diabolique Alberich du Ring actuel de Bayreuth, Olafur Sigurdarson, sera Kurwenal.

YANNICK MILLON

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