On en parle Spinosi olympique à Nice et Paris
On en parle

Spinosi olympique à Nice et Paris

25/03/2024
Jean-Christophe Spinosi. © David Chapelle

Dans la même veine que son programme « Mozart dans la cité », lancé en 2019, et qui mêlait slam, rap et art lyrique, Jean-Christophe Spinosi a imaginé, avec son Ensemble Matheus, deux spectacles célébrant les Jeux Olympiques : l’un présenté à Nice, du 30 avril au 4 mai, et l’autre, à Paris, du 20 au 29 juin.

Tentant de rallumer la flamme antique qui unissait le sport et la rhétorique, le chef et violoniste français a vu l’arrivée du breaking parmi les disciplines des JO de Paris 2024, comme l’occasion rêvée de « créer un écosystème commun pour l’opéra, la poésie, la danse, l’art populaire et le sport ».

Au Théâtre des Champs-Élysées, Emmanuel Daumas mettra en scène L’Olimpiade, sur la musique que Vivaldi tira, en 1734, à la suite de Caldara – et avant une soixantaine d’autres compositeurs, de l’époque baroque, et au-delà –, du livret avec lequel Metastasio signa le premier « opéra-sport » de l’histoire. Véritable « compétition des sentiments », il voit s’affronter l’amour et l’amitié, au fil d’une partition extrêmement inventive, qui passe sans arrêt d’une émotion à l’autre, « comme une personne complètement lunatique, voire bipolaire ».

Un plateau de circonstance, qui promet de nombreuses surprises, sera porté par le contre-ténor Jakub Jozef Orlinski, qui ne manquera pas de montrer, une nouvelle fois, ses talents de breakdanceur, et la ­mezzo-soprano Marina Viotti, ancienne metalleuse « qui adore ce genre de transversalités ». Ils incarneront respectivement Licida et Megacle, deux amis, dont l’un demande à l’autre de concourir à sa place aux Jeux Olympiques, pour obtenir la récompense promise : la main d’Aristea – la contralto Caterina Piva –, en réalité déjà aimée du ­second.

À l’Opéra Nice Côte d’Azur, le projet aura revêtu une tout autre forme. Conçue avec le metteur en scène et chorégraphe Eric Oberdorff, L’Olimpiade des Olimpiades reprend le livret de Metastasio, légèrement actualisé, et mêle la partition de Vivaldi à celles de Pergolesi, Sarti, Hasse et quelques autres.

Ce sont Fernando Escalona et Rémy Brès-Feuillet – deux ­contre-ténors, cette fois –, qui convoiteront la même femme : la contralto Margherita Maria Sala. Et ­l’Ensemble Matheus se retrouvera face à ­l’Orchestre Philharmonique de Nice, pour mener, hors de la fosse, « une battle effrénée ». Impossible d’en dévoiler davantage…

L’opéra, un art total ? Plus que jamais !

ROXANE BORDE

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