On en parle Maria Callas a son musée à Athènes
On en parle

Maria Callas a son musée à Athènes

01/02/2024
Une des salles du musée. © Vangelis Patsialos

Le musée « Maria Callas » (Maria Callas Museum) a, enfin, ouvert ses portes, le 26 octobre dernier, à Athènes, 44, rue Mitropoleos, à deux pas de la place Syntagma, derrière la belle façade jaune d’une maison patricienne, au pignon orné d’une grande photo de la diva.

Plongeon mémoriel, au deuxième étage – le troisième étant réservé aux manifestations musicales et aux activités éducatives. Quatre petites salles évoquent trois rôles majeurs : quelques troncs de bouleau, une silhouette à contre-jour, voici la voix de Norma, en 1958, en concert, au Palais Garnier ; un salon aux rideaux rouges, pour le « Vissi d’arte », sur écran, cette fois – celui de Tosca, au Covent Garden, en 1964 ; La traviata de Lisbonne (1958) conclut. Ultime station, les master classes de la Juilliard School (1971-1972), dont on peut entendre des fragments, au casque.

Un étage plus bas, où l’on trouve la centaine de partitions de la diva et la chronologie complète de ses rôles, mélangeant sans distinction scène, récitals, et studio d’enregistrement, deux salles blanches offrent un parcours libre.

À gauche, l’icône de mode : outre un manteau, trois robes du soir, créées par Biki – dont celle en crêpe de satin vert des derniers concerts –, des turbans, des gants, un des sacs Gucci, dont elle raffolait… Et la femme, avec compagnons de scène – Luchino Visconti et Franco Zeffirelli – et de vie – Giovanni Battista Meneghini, le mari, et Aristote Onassis, l’élu infidèle.

Quelques tiroirs proposent des lettres à Maria Callas, et d’autres, de sa main – raretés, mais non significatives. Deux bustes et un dessin aux proportions ratées plus loin, on accède au parcours chronologique, dense – la place manque –, mais en rien exhaustif.

Les racines grecques, la naissance à New York, Athènes, les premiers rôles, dans les années 1940, quand Maria s’appelait encore Kalogeropoulos, des écrans diffusant images et interviews de témoins – sa professeure, Elvira de Hidalgo, qui pressentit, sous le diamant brut, la star à venir – ou d’elle-même… Tout cela déjà connu.

Quelques photos des productions de Buenos Aires, citations, tiroirs encore, images privées, menu d’un banquet organisé par la chroniqueuse mondaine Elsa Maxwell… Et les affiches des représentations à Épidaure, les dernières de la cantatrice en Grèce : Norma (1960) et Medea (1961), avec deux costumes de la première, et vingt secondes de répétitions muettes de la seconde.

Il ne reste plus que la boutique de souvenirs et la cafétéria, au rez-de-chaussée. C’est peu, pour le legs de la Grecque la plus célèbre qui soit. Le grand public découvrira, le passionné restera sur sa faim !

PIERRE FLINOIS

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