Un nouveau musée consacré à Maria Callas devrait ouvrir ses portes l’été prochain, au cœur de la capitale grecque, en prélude au centenaire de la naissance de la Divina. Selon le communiqué de la mairie d’Athènes, il présentera « de précieuses archives historiques, des documents audio, des enregistrements live rares, une collection unique de disques et d’objets personnels de l’artiste ». Les premières pièces du fonds ont été acquises par la municipalité en 2000, lors d’une vente aux enchères à Paris. Par la suite, celui-ci s’est enrichi grâce à des dizaines de donateurs, qu’il s’agisse d’institutions comme la Scala de Milan, le Metropolitan Opera de New York, la Fenice de Venise, le Dallas Opera, les Arènes de Vérone, ou d’artistes et de collectionneurs, dont Konstantinos et Viktoria Pylarinos.
Le maire Kostas Bakoyannis a annoncé le lancement de la nouvelle institution culturelle en même temps qu’il recevait une cinquantaine d’objets de la part de ce couple d’admirateurs de la plus célèbre cantatrice du XXe siècle, dont un cahier d’école, des robes et accessoires, des livres et des partitions annotées, des photos et portraits. Leur exprimant sa reconnaissance, il a salué leur fidélité à Athènes, alors qu’ils avaient eu « de nombreuses propositions alléchantes de Paris, New York et d’autres grandes villes. Ces objets enrichiront considérablement le récit muséal qui vise à mettre en lumière le parcours artistique de Maria Callas et sa personnalité, afin de les remémorer aux plus âgés, et d’inspirer les plus jeunes ».
Sans doute une manière de souligner que Maria Kalogeropoulos (1923-1977), bien que née à New York de parents immigrés grecs, vécut à Athènes après leur séparation, entre 1937 et 1945. Elle y suivit des cours de chant au Conservatoire, et effectua ses débuts professionnels à l’Opéra National, en 1941. Le point de départ d’une carrière époustouflante, qui permit à la Grèce de rayonner bien au-delà de la mer Égée, où furent dispersées les cendres de la soprano. Pour Kostas Bakoyannis, le musée représentera plus qu’un hommage, « une dette d’honneur non seulement d’Athènes, mais aussi de tout le pays envers la Callas mondiale ».
STÉPHANIE GATIGNOL