Décidément, la production de Carmen de Bizet, dirigée par Long Yu et mise en scène par Andreas Homoki à l’Opéra Comique, semble avoir été frappée par une malédiction : suspendue au tout début du Covid, en 2020, et finalement reportée à avril prochain, la voilà à nouveau perturbée par la pandémie. Le maestro et ses musiciens de l’Orchestre Symphonique de Shanghai ne pourront finalement pas venir à Paris, une décision qui s’inscrit dans un contexte de restrictions renforcées concernant les voyageurs en provenance de Chine.
Pas de panique néanmoins, le patron de la maison, Louis Langrée, est également – et surtout – chef d’orchestre. Il déclarait d’ailleurs au micro de France Musique le mois dernier « être très heureux d’être un directeur qui [met] la main à la pâte ». C’est donc lui qui dirigera cette production, avec l’Orchestre des Champs-Élysées dans la fosse. L’ensemble a l’habitude de travailler avec lui, notamment dans le répertoire français et lyrique – voilà qui s’arrange donc parfaitement. Il sera au pupitre les quatre premières dates (les 24, 26, 28 et 30 avril), tandis que la jeune cheffe coréenne, Sora Elisabeth Lee, l’actuelle assistante de Klaus Mäkelä à l’Orchestre de Paris, lui succèdera pour les deux dernières représentations (les 2 et 4 mai).
Le spectacle, une coproduction avec le Festival de Musique de Pékin et l’Opéra de Zurich, devait réunir musiciens chinois et chanteurs francophones. Les premiers ne seront pas présents, mais le plateau, quant à lui, ne change pas : on retrouvera donc bien Gaëlle Arquez dans le rôle-titre, qu’elle incarnait déjà à l’Opéra Bastille en novembre dernier, et Frédéric Antoun, pour son premier Don José. Cette Carmen sera seulement plus française que prévu !
ROXANE BORDE
