Théâtre du Lido, 22 novembre
Hello, Dolly ! a conquis le monde entier, ne serait-ce que par la chanson éponyme enregistrée par Louis Armstrong, en 1963, avant même que ne commence, à Detroit, la tournée d’ouverture. L’entrée à Broadway se fit au St. James Theatre, le 16 janvier 1964 – deux mille huit cent quarante-quatre représentations au total, autrement dit un triomphe.
Soixante ans plus tard, la musique et les « lyrics » de Jerry Herman (1931-2019), de même que le livret de Michael Stewart, inspiré d’une comédie de Thornton Wilder, The Matchmaker, n’ont pas pris une ride. Deux fois, déjà, en 1972 (Annie Cordy, à Mogador) et 1992 (Nicole Croisille, au Châtelet), Paris avait fait bon accueil à Dolly Gallagher Levi.
Elle est, aujourd’hui, incarnée par Caroline O’Connor. Le rôle périlleux de Mrs. Lovett, dans Sweeney Todd, le chef-d’œuvre de Stephen Sondheim, avait révélé aux Français cette chanteuse-danseuse-comédienne exceptionnelle.
Si elle triomphe, aujourd’hui, en Dolly, ce n’est pas un hasard. Elle a tout pour prêter vie à ce personnage hors norme : le chic, le panache, la voix, solide et percutante, le sens du comique, mais aussi de l’émotion discrète. Elle n’a aucun mal à mettre dans sa poche le grainetier, machiste et radin, Horace Vandergelder, habilement campé par Peter Polycarpou.
Les jeunes couples – Monique Young/Carl Au et Chrissie Bhima/Reece McGowan – découvrent les jeux de l’amour avec enthousiasme. Un entrain que partage toute la troupe, qui rappelle que le « musical » est, avant tout, un travail d’équipe.
Nigel Lilley dirige, avec dynamisme, une partition indémodable. Stephen Mear signe une habile mise en scène et d’efficaces chorégraphies. Les décors à transformation rapide de Peter McKintosh, ainsi que ses costumes, sont pour beaucoup dans la réussite du spectacle.
Un nouveau coup d’éclat pour le Lido 2 Paris et son directeur artistique, Jean-Luc Choplin.
MICHEL PAROUTY
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