Débuté en 2007, le règne de Peter de Caluwe semblait éternel, tant cette forte personnalité a réussi à imprimer sa marque de fabrique à la maison lyrique bruxelloise. Le départ est pourtant prévu dans deux ans, et dès novembre 2022, la Monnaie publiait une offre d’emploi pour recruter son successeur. Quelques mois et vingt-quatre candidatures – dont six féminines – plus tard, le verdict est enfin tombé : Christina Scheppelmann, actuellement à la tête du Seattle Opera, sera la prochaine directrice générale et artistique de l’institution.
Formée à la finance, l’Allemande de 58 ans s’est tournée vers le management artistique, et a occupé des postes clés au San Francisco Opera, puis au Washington National Opera, avant de prendre les rênes du Royal Opera House de Mascate, à Oman, puis de succéder à Joan Matabosch à la direction artistique du Liceu de Barcelone. « Elle a démontré une conscience très aigüe de la mission de l’opéra et de l’avenir de l’art lyrique en vue de conquérir un nouveau public. Sa vision est particulièrement pertinente au regard des missions du Théâtre Royal de la Monnaie », s’est félicitée Hadja Lahbib, ministre des Institutions culturelles fédérales. Il convient, à cet égard, de souligner son engagement en faveur de l’opéra contemporain, non seulement en encourageant la création, mais aussi en donnant leur chance à des œuvres récentes.
Première femme – et étrangère depuis plus d’un demi-siècle – à diriger l’Opéra bruxellois, Christina Scheppelmann prendra ses fonctions en 2025. Interrogée par le média belge L’Écho sur sa première saison, elle a affirmé qu’elle ne privilégiait jamais ses goûts personnels lors de l’élaboration des programmations. Avant d’ajouter : « La compagnie ne m’appartient pas. Je serai au service de la Monnaie. »
ROXANE BORDE