Ce vendredi 17 mars, à 19 h 30, le Teatro Real de Madrid diffusera l’opéra Le Nez de Chostakovitch dans une réplique virtuelle en trois dimensions de son bâtiment. Les avatars pourront déambuler dans ce « méta-théâtre royal », s’installer dans de confortables fauteuils et interagir avec les autres méta-spectateurs. Pour entrer dans ce mystérieux univers, nul besoin d’accessoires de réalité virtuelle : un ordinateur ou une tablette suffisent. Le seul prérequis nécessaire est la création d’un avatar sur Uttopion, le premier métavers espagnol.
Uttopion a été créé en 2020 et comprend deux volets, dédiés respectivement à la musique et au sport : Musichood et Sportsvilla. Les deux lieux virtuels ont déjà accueilli de nombreux événements. Si le Teatro Real fait appel à cet univers parallèle numérique, c’est pour toucher de nouveaux publics, précise la maison lyrique, et notamment les jeunes de la génération Z (nés après l’an 2000), qui ont grandi avec internet.
Cette production du Nez de Chostakovitch, dirigée par Mark Wigglesworth et mise en scène par Barrie Kosky, a été sélectionnée pour cette première expérience lyrique sur Uttopian en raison de « son rythme cinématographique […] et de sa musique visionnaire, idéaux pour casser les frontières entre le réel et le virtuel », explique le communiqué. Inspiré d’une nouvelle loufoque de Nikolaï Gogol, l’opéra conte l’histoire d’un fonctionnaire de l’État qui se réveille un matin sans son nez.
Mardi dernier, l’Opéra National de Paris lançait sa première collection de NFT (actifs numériques non reproductibles), intitulée « Émergence, ballet algorithmique ». Dédiée à l’univers du ballet, elle s’adresse aussi bien aux crytpomanes et aux collectionneurs qu’aux simples amateurs de ballet. « L’Opéra de Paris offre l’opportunité au public le plus large de devenir acteur de la création et de s’approprier une nouvelle manière de collectionner l’art », explique l’institution lyrique. Événements isolés, ou début d’un véritable engouement ?
ROXANE BORDE
