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Le Met réduit la voilure… et met le cap sur le contemporain

27/12/2022
© Jonathan Tichler / Metropolitan Opera

Le Metropolitan Opera de New York traverse une mauvaise passe. En manque de liquidités, la maison lyrique va puiser dans ses réserves à hauteur de 30 millions de dollars, réduire de 10 % le nombre de ses représentations pour la saison prochaine, et faire le pari de programmer davantage d’opéras écrits par des compositeurs vivants, rapporte le New York Times dans un article fouillé. 

Depuis la pandémie, le taux de remplissage de l’institution a chuté, passant de 73 % à 61 %. Si nombre de donateurs sont intervenus pour combler en grande partie le manque à gagner, le contexte de ralentissement du marché tend à rendre plus frileux les investisseurs. Et la récente cyberattaque, qui a bloqué les ventes de la billetterie pendant neuf jours, n’a rien arrangé. 

La décision de programmer un plus grand nombre d’œuvres contemporaines marque un véritable tournant dans la politique de la maison : largement plébiscités par le public conservateur du théâtre, des opéras comme La Bohème de Puccini, Aida de Verdi et Carmen de Bizet ont, en effet, longtemps été ses chevaux de bataille, comme le souligne avec humour le quotidien américain. Mais le pari fait par Peter Gelb semble assez judicieux : ces dernières années, les préférences du public new-yorkais tendent à s’inverser, ainsi que l’avait déjà constaté le directeur du Met dans l’entretien qu’il nous avait accordé l’été dernier.


Kelli O’Hara (Laura Brown), Renée Fleming (Clarissa Vaughan) et Joyce DiDonato (Virginia Woolf) dans The Hours de Kevin Puts © Eva Zimmerman / Met Opera

Alors que les spectateurs se font moins nombreux, des œuvres contemporaines comme The Hours de Kevin Puts – adaptation du roman de Michael Cunningham et du film de Stephen Daldry, qui réunissait Renée Fleming, Joyce DiDonato et Kelli O’Hara dans les rôles incarnés à l’écran par Meryl Streep, Nicole Kidman et Julianne Moore – ont récemment fait salle comble. S’il a de quoi surprendre, le constat est sans équivoque : la production de Don Carlo de Verdi n’a, à l’inverse, rempli que 40 % des sièges. 

« L’opéra doit être le reflet de ce que nous sommes, commente le directeur musical de l’institution, Yannick Nézet-Séguin, et il relève de notre responsabilité de créer de nouvelles œuvres dans lesquelles les spectateurs peuvent se reconnaître. » À partir de l’année prochaine, chaque saison du Met ouvrira avec un opéra contemporain. À chacun ses bonnes résolutions, et celle de Peter Gelb ne manque assurément pas de panache !

ROXANE BORDE

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