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Découvrir l'opéra

Vous n’avez pas les bases ? épisode 2

07/01/2023
Nadine Sierra dans le rôle de Violetta Valéry au Metropolitan Opera de New York en 2022 © Marty Sohl - MET
© Marty Sohl - MET Opera

Vous connaissez forcément ces airs et vous pouvez même parfois identifier l’opéra dont ils sont issus. Mais quid du contexte ? Le nom de cette œuvre vous dit quelque chose, mais de quoi parle-t-elle exactement ? Pour débuter ou réviser, rien de mieux qu’une petite antisèche.
Deuxième épisode

« Una voce poco fa » dans Le Barbier de Séville, de Rossini

« Je suis docile et respectueuse […] Mais si on attaque ma volonté, je serai comme une vipère », chante l’astucieuse Rosine dans sa cavatine. Au début de l’opéra, elle est prisonnière de son tuteur, le docteur Bartolo, décidé à l’épouser. De son côté, fou amoureux, le comte Almaviva fait tout pour la sortir de cette situation. Après l’avoir entendu chanter sous sa fenêtre, Rosine lui écrit une lettre, séduite. L’air met en lumière sa personnalité. Loin de l’image des jeunes premières un peu mièvres, Rosine est une femme moderne et déterminée. Souvent chanté par une mezzo colorature, l’air, chargé en trilles, ornements et acrobaties vocales, demande agilité et brillance.

Notre version coup de cœur : Karine Deshayes, Les Forces Majeures, dir. Raphaël Merlin, Aparté, 2016.

« Voi che sapete » dans Les Noces de Figaro, de Mozart

Dans cet air, le jeune page Chérubin chante son amour à la comtesse Almaviva – notre Rosine du Barbier ! Accompagné à la guitare par Suzanne, et bravant sa timidité, il se lance dans une romance de sa composition. La musique est tendre, candide et se distingue d’une façon saisissante du « Non so più cosa son », son premier air, rapide et agité. Chérubin fait partie de ce qu’on appelle les « rôles en pantalon », des rôles travestis couramment chantés par une voix de mezzo-soprano. En général, les chanteuses font leurs débuts avec Chérubin : Anne Sofie von Otter, Frederica von Stade ou Lea Desandre.

Notre version coup de cœur : Frederica von Stade, Orchestre Philharmonique de Londres, dir. Georg Solti, Decca, 1982.

« Sempre libera » dans La Traviata, de Verdi

Violetta Valéry, la Traviata, est une courtisane d’apparence futile et mondaine, qui dépense sans compter. En réalité, c’est une femme bien plus profonde, qui n’hésitera pas à renoncer à tout par amour. Après sa rencontre avec Alfredo, elle est tiraillée entre ses sentiments naissants et sa vie faite de plaisirs et de liberté, dilemme illustré par son grand air, en deux parties, « Ah, fors’è lui » et « Sempre libera ». Si la première est lyrique, la seconde est extrêmement virtuose.

Notre version coup de cœur : Nadine Sierra, Orchestre Symphonique de la RAI, dir. Riccardo Friza, Deutsche Grammophon, 2022.

« Si, mi chiamano Mimì » dans La Bohème, de Puccini

Telle Liù et Cio-Cio-San, Mimì incarne la petite femme puccinienne, personnage touchant, pur et fragile, porté par la notion de sacrifice. Dans cet air, empreint de simplicité et de lyrisme, Puccini brosse le portrait de son héroïne, une jeune fille gaie et calme, qui vit seule dans sa mansarde, cuisine pour elle-même et prie souvent Dieu. Elle est aussi rêveuse et passionnée; nous sommes au premier acte elle vient de tomber amoureuse de son voisin, le poète Rodolfo.

Notre version coup de cœur : Mirella Freni, Orchestre Philharmonique de Berlin, dir. Herbert von Karajan, Decca, 1973.

« Vissi d’arte » dans Tosca, de Puccini

Sorte de prière, l’air intervient au moment où le cruel Scarpia demande à Tosca de s’offrir à lui en échange de la libération de son amant, Mario. Pour l’anecdote, les chanteuses ont long- temps chanté cet air allongées, depuis que la soprano Maria Jeritza, l’une des interprètes favorites de Puccini, a été poussée au sol par un Scarpia un peu violent lors d’une répétition. Dans l’imaginaire collectif, le nom Tosca reste surtout associé à Maria Callas. La diva prétendait ne pas aimer le rôle, pourtant, elle l’a très souvent repris entre le 27 août 1942 et le 5 juillet 1965, date de ses adieux à la scène.

Notre version coup de cœur : Maria Callas, Orchestre du Théâtre de la Scala de Milan, dir. Victor De Sabata, Warner Classics, 1953.

CHARLOTTE LANDRU-CHANDÈS

Un article paru dans LYRIK n°3.

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