Le 2 novembre, en réponse à une commande de l’Opéra-Comique, le compositeur français propose Les Éclairs, « drame joyeux » sur un livret adapté par Jean Echenoz de son roman Des éclairs, lui-même inspiré par la vie de Nikola Tesla, pionnier du courant alternatif et du radar.
Après Le Château des Carpathes et Le Moine noir, vous vous êtes attaché de nouveau, avec Les Éclairs, à un personnage singulier et troublant, Gregor, inspiré par Nikola Tesla (1856-1943), inventeur de génie d’origine serbe, né en Croatie, puis naturalisé américain. Comment ce projet est-il né ?
L’idée est venue d’Olivier Mantei, le directeur de l’Opéra-Comique. Il a demandé à Jean Echenoz d’adapter, en vue d’un livret d’opéra, son roman Des éclairs (1), qui transpose sur le mode romanesque, avec humour et gravité, la biographie de Nikola Tesla, dont on a fait un archétype du « savant fou ». C’est dans ce contexte qu’Olivier Mantei m’a passé commande.
En quoi ce personnage – aussi sérieux dans ses recherches que fantasque dans la vie – vous a-t-il inspiré ?
Cet ingénieur aux idées humanistes est doté d’une intelligence et d’une créativité exceptionnelles pour avoir inventé, entre autres, le courant alternatif. Aux côtés de Thomas Edison (1847-1931), concepteur célèbre et puissant de l’ampoule électrique en courant continu, Nikola Tesla (rebaptisé Gregor dans le roman et l’opéra) est chargé d’améliorer la qualité de ce réseau onéreux et peu fiable qui alimente New York. Il développe alors un système de production, de transport et de distribution gratuite de l’électricité en courant alternatif.