À partir du 30 mars, sur la scène du Grand Théâtre de Genève, le compositeur allemand propose son nouvel opéra. Voyage vers l’espoir est tiré du film éponyme de Xavier Koller, dernier long-métrage suisse à avoir remporté l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, en 1991.
Au cours de votre riche itinéraire musical, vous êtes régulièrement revenu aux sources vives de l’écriture pour la scène, puisqu’une dizaine d’opéras ponctuent votre parcours. Pourquoi ce goût pour le domaine lyrique ?
J’aime, avant tout, raconter des histoires en musique qui questionnent les expériences humaines. Elles sont l’occasion d’une conscience de soi et de la réalité qui nous entoure, que la magie de l’opéra, dans le cadre intime de l’espace scénique capté par la voix, porte à un haut degré d’intensité. L’opéra peut être le lieu où les échos du monde, transcendés par la musique, peuvent s’exprimer pour nous les donner à entendre.
À travers vos opéras, vous avez abordé des thèmes très divers, qui cherchent à suggérer l’épaisseur de l’existence. Pour Voyage vers l’espoir, qui sera chanté en français, vous vous êtes inspiré du film éponyme de Xavier Koller, Reise der Hoffnung (1990). Pour quelles raisons ce long-métrage, qui traite de la question de l’immigration, vous a-t-il inspiré ?
Aviel Cahn, le directeur général du Grand Théâtre de Genève, m’a contacté pour évoquer ce thème et me proposer ce sujet. Je suis à l’écoute de mon temps, attentif au problème de l’immigration. Il se trouve au cœur des débats politiques qui reflètent le malaise des sociétés modernes, en particulier en Europe. Pour moi, c’est la dynamique intime et la tragédie humaine qui constituent le cœur de cette œuvre.