Jusqu’au 16 février, la prometteuse soprano ukrainienne, lauréate des Concours « Francisco Viñas » et « Operalia », est l’une des têtes d’affiche de la reprise d’Il barbiere di Siviglia, qui marque ses débuts à l’Opéra National de Paris.
Sans doute Olga Kulchynska a-t-elle eu de la chance. Que ses parents, musiciens tous les deux, l’aient initiée, dès son plus jeune âge, à toutes sortes de genres musicaux. Et puis, qu’à 14 ans à peine, son grand-père, chanteur professionnel, ait commencé à lui enseigner les bases de la technique vocale.
La soprano ukrainienne n’aura pas d’autre professeur avant son entrée, cinq ans plus tard, et un diplôme de théorie musicale en poche, au Conservatoire de Kiev, dans la classe de Maria Stefiuk, gloire de l’école de chant nationale à l’époque soviétique. La jeune Olga a alors une idée un peu plus précise de ce qu’est l’opéra, où elle n’était jamais allée avant ses 16 ans : « Ce grand miracle consistant à chanter sur scène, en incarnant un personnage, s’enthousiasme-t-elle. Une réunion de tous les arts, en somme ! »
Sous l’égide de son professeur, Olga Kulchynska explore le répertoire lyrique : les airs de Lisa dans La Dame de pique, Mimi et Marguerite de Faust. Trop tôt, lui rétorquent, à son admission au programme pour jeunes artistes du Bolchoï, le directeur, Dmitry Vdovin, et Svetlana Nesterenko, coach de technique vocale. De la chance, encore…
Ses dons, dès lors, s’épanouissent dans des parties plus légères, Mozart et le bel canto surtout, qui lui révèlent une facilité dans l’aigu qu’elle ne soupçonnait pas. Et tandis que la plupart des membres du programme acquièrent de l’expérience dans des petits rôles, Olga Kulchynska est d’emblée propulsée doublure de Marfa, dans une nouvelle production de La Fiancée du tsar. Présente à toutes les répétitions, elle attire l’attention de Guennadi Rojdestvenski, baguette de légende s’il en est, qui décide de lui confier quelques représentations, en seconde distribution.