Couronné à Astana, le 29 juillet, le ténor sud-africain, âgé de 26 ans, s’est déjà produit au Deutsche Oper de Berlin, ainsi qu’à Hambourg ou Munich. L’Opéra Bastille lui ouvrira ses portes, les 1er et 13 février 2018, pour Almaviva dans Il barbiere di Siviglia.
Le ballon rond a peut-être perdu l’une de ses futures stars, le jour où Levy Sekgapane a choisi de dédier sa vie à la musique. Enfant très énergique, il pratique de front rugby, cricket, hockey et football, envisageant un temps de consacrer sa carrière à ce dernier, où il brille particulièrement.
S’il grandit dans une famille où la tradition musicale est profondément ancrée, avec des grands-parents et des parents interprétant le répertoire religieux lors des offices, le jeune Levy ne jure que par le RnB et la pop. Avec sa sœur, il se rend très tôt à des concerts et joue les stars à domicile, en reprenant ses hits préférés dès l’âge de 5 ans.
Il faut attendre l’adolescence et l’entrée dans un chœur, pour que son intérêt pour la musique classique se développe peu à peu, inclination stimulée par l’un de ses frères aînés, Teboho, aujourd’hui chef d’orchestre. C’est lui qui lui fait découvrir Bach, Mozart, et de nombreuses productions lyriques du Metropolitan Opera de New York, qu’ils visionnent ensemble en DVD.
À 16 ans, Levy Sekgapane quitte le cocon familial pour étudier la musique et intégrer un chœur professionnel. Il apprend la théorie, l’histoire, le chant et le piano. Comme il l’explique : « Avant d’entrer à l’Université, j’étais déjà en avance par rapport aux autres jeunes de mon âge. »
À ce titre, il salue l’importance d’André van der Merwe, leur chef de chœur. « Il a vu du talent en moi et, avec lui, nous avons fait des tournées dans le monde entier. Sa manière de faire de la musique m’inspirait beaucoup. Il avait une telle exigence, recherchant toujours l’excellence. Grâce à lui, nous avons gagné de nombreux prix internationaux. »