Le 20 janvier dernier, la mezzo-soprano française a raflé quatre prix des « Mozart de l’opéra », dont le Premier et celui du Public, sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées. Un triomphe de bon augure pour une artiste, de toute évidence, promise à un bel avenir.
Pour Ambroisine Bré, il s’agit d’une première interview. Novice dans l’art de se raconter, la jeune femme déroule son parcours comme on construirait un curriculum vitae, dans une chronologie factuelle allant à l’essentiel.
C’est pourtant l’émotion qui a nourri la passion de la mezzo-soprano. Grâce à une grand-mère qui aimait beaucoup le chant, elle découvre Maria Callas, qu’elle écoute en boucle, reproduisant les envolées lyriques de la diva alors qu’elle n’est encore qu’une fillette.
Sa mère l’entend et perçoit immédiatement un potentiel. Elle sera là à toutes les étapes de la formation de sa fille. « J’ai une relation très fusionnelle avec elle, souligne Ambroisine. C’est elle qui m’a donné confiance et qui m’a guidée à chaque étape de mon parcours. »
La petite fille entre donc dans une maîtrise, en classe de sixième, et fait sa scolarité en horaires aménagés jusqu’à la terminale. Après avoir décroché son bac, elle poursuit le chant en cours particuliers, puis quitte sa Bretagne natale pour rejoindre Paris. Elle y intègre le CRR, au sein du DSJCP (Département Supérieur des Jeunes Chanteurs Professionnels), où elle travaille notamment avec Laurence Equilbey.
Pour Ambroisine Bré, qui a surtout abordé jusque-là le répertoire sacré, il s’agit d’une première formation opératique, grâce à laquelle elle apprend le jeu scénique. Elle reste pendant quatre ans dans les murs de la rue de Madrid, avant de tenter le concours d’entrée au CNSMD de Paris, où elle est admise en 2013, dans la classe d’Yves Sotin.